Welcome ! Bienvenue ! Willkomen !

Les textes présentés ici sont issus de ma culture biologique. Quelques défauts et autres erreurs grammaticales, syntaxiques et/ou orthographiques peuvent, peut-être (sûrement), avoir subsisté ; que voulez-vous, les produits bio sont rarement parfaits mais n'en ont, paraît-il, que plus de saveur...

...

... et puis on se trouve les excuses qu'on peut.

Merci de votre indulgence.


And, for our English speaking friends, this way please : Jeffw's Inn

(Oh ! And this is a literary blog, by the way)


mardi 1 septembre 2009

A la lettre.



Jeu n°68c
:
Phrase de début
imposée : " Parmi les papiers, il y avait une lettre curieuse ".
Ce texte a terminé 2eme.


Parmi les papiers, il y avait une lettre curieuse, en évidence, sur le bureau qui nous séparait. Et moi, comme un con, je n'avais pas pu m'empêcher de m'attarder dessus. Juste une seconde de trop, c'était déjà trop tard. Je savais que je n'y couperais pas.
J'avais l'impression que mes jambes étaient en coton. Debout, comme ça, devant mon tortionnaire...
L'angoisse me vrillait les tripes.
Il se faisait appeler Maître.
Comme marque de respect, j'avais toujours pensé 'monsieur' suffisant. J'avais tort.
Il était de la vieille école.
Mais qu'est-ce que j'avais fait ?! Rien ! Et à personne. J'étais tranquille dans mon coin, à m'occuper de mes affaires. Quand d'un coup, cueilli dans la foule ! Sans prévenir. Au hasard... pour me retrouver là...
Je jetais un œil furtif vers la fenêtre. Je n'aurais pas du. La lumière du dehors m'aveugla pendant quelques instants... Mes yeux piquaient déjà avant. Je sentais des larmes de frustration qui menaçaient, qui montaient pour atténuer la douleur ; mais pleurer était la dernière chose que je voulais faire.
Je sentais dans mon dos qu'on m'observait. On épiait ma moindre réaction.
Une sueur froide me couvrait le front. Mes jambes me faisaient mal maintenant. Et une sensation familière et déplaisante me taraudait le bas-ventre... Je n'allais quand même pas me pisser dessus ?! Pas devant Lui.
L'énorme boule que j'avais dans l'estomac manqua de se transformer en une peur panique déferlante, quand je vis sa main massive se diriger vers la lettre et s'en emparer.
Sa silhouette démesurée et improbable me surplombant, il me la présenta, le sourcil inquisiteur. Ses yeux me perçant de part en part.
Ma gorge était sèche... Je ne pouvais même pas avaler ma salive.
Je savais que si je parlais, ma voix tremblerait, craquerait.
Je ne pouvais pas... et puis, je n'avais rien à lui dire, moi !
Mais je ne pouvais plus reculer...
« K ? »

Un large sourire éclaira le visage de monsieur Bertrand. Il m'ébouriffa les cheveux, dans un geste amical. « Eh ben, tu vois Paul, quand tu veux... Tu le connais ton alphabet. Tiens. Allez, va t'asseoir. »

Je me retournais, sous les regards mi-envieux, mi-appréciateurs de mes copains de classe, et je repartais à ma place, tout courant. J'étais gonflé de fierté. Dans ma main, je serais bien fort un bon point. Mon premier bon point.
En fait, le CP, c'était facile.
Je savais même déjà l'écrire.


Ce matin...



Aujourd'hui il n'y avait pas de paysage.
Brume et brouillard sont venus taper aux carreaux.
Le jardin était tout cotonneux.
La campagne était calme.
Rien ne bougeait.
Pas un bruit.
Pas un son.
Tranquille.

Je serais bien retourné sous la couette...


Ce matin 2...



Ce matin, le paysage est morne et mort.
Le ciel bas, gris et couvert.
De lourds nuages roulent sur nos cœurs...
Tu ne me parles pas.
Je ne te parle plus.
Le vent se lève.

Saurons-nous éviter ce naufrage ?