Welcome ! Bienvenue ! Willkomen !

Les textes présentés ici sont issus de ma culture biologique. Quelques défauts et autres erreurs grammaticales, syntaxiques et/ou orthographiques peuvent, peut-être (sûrement), avoir subsisté ; que voulez-vous, les produits bio sont rarement parfaits mais n'en ont, paraît-il, que plus de saveur...

...

... et puis on se trouve les excuses qu'on peut.

Merci de votre indulgence.


And, for our English speaking friends, this way please : Jeffw's Inn

(Oh ! And this is a literary blog, by the way)


mercredi 7 octobre 2009

In English, if you please !



Allez, pour l'occasion, je fais péter la Niouse !

Voici mon premier vrai texte écrit en anglais, un très courte nouvellette : Chris
Ainsi qu'une autre nouveauté aux saveurs exotiques : Trampa a Simplón

Et très prochainement : De nouveaux textes !
Ce que vous avez comme chance, tout de même...



Chris



It was reduced to a pulp encrusted in the irregular asphalt of the road. In places, some tufts of blood matted hair were sticking out. It could have been a cat... or a large squirrel. Chris was far away from those considerations. He was three and busy poking it with a stick, cocking his head on one side.
- “Christopher, come here ! We're going to be late !”
Regretfully, he left his gruesome find and went to meet his mother in the driveway.

Once in the car, she tried to calm herself down. What would his father say ? Him and his new bimbo... It wasn't her fault if they were always late everywhere... She knew she could barely cope with the situation : her son, her job, the house, the mortgage, that useless ex of hers... She had already enough on her mind without his constant reproach and incessant criticism... And now, with the cat who disappeared...
- “I've seen Pooky”, said Chris absent-mindedly, out of the blue.
- “Oh ? Was he fine ?
- It didn't say...”
What a strange child, she thought.



Trampa a Simplón



Jeu nº70 : 4 incipits :

« Le chauffeur de taxi se disait que Becky était un beau morceau. »

« Peu avant l'aube, Pedro Santana fut réveillé par la lampe à pétrole qui fumait."

"Connaissez-vous le nec plus ultra en matière de transport ?"

"Paulette Lestafier n'était pas si folle qu'on le disait."


Le but est de les intégrer, dans l'ordre de son choix,
à un récit cohérent, sans en changer ne serait-ce une virgule...
Ce texte a fini second.



Peu avant l'aube, Pedro Santana fut réveillé par la lampe à pétrole qui fumait. Dans un grognement, il fit comprendre au clodo d'aller finir son mégot ailleurs, et redressa le siège de son véhicule. La lampe à pétrole s'éloigna de l'antique Volkswagen, avec un ricanement mauvais. « La tempête arrive! » cru-t-il bon d'ajouter aux grincements de son caddie et aux cliquetis de ses dizaines de lanternes bringueballantes... Pedro s'extirpa de la voiture en maugréant : « ¡C'est ça, cabrón! Tu ferais mieux de te trouver un vrai nom! ». Il alla se soulager longuement sous le pont, où il avait garé son taxi pour la nuit.
En même temps que sa vessie, son humeur s'allégea; aujourd'hui serait une bonne journée.
La veille, il s'était assuré, à coup de baksheesh, une place à la station de taxi du Terminal d'Autobus Est. Ce n'était pas l'aéroport, mais il y avait toujours l'espoir de s'attraper un bon gros touriste...
Déjà, des auréoles sombres essayaient de reconquérir les frontières salées déposées par celles de la veille, sur le tissu délavé de sa chemise fatiguée. Il regagna la coccinelle verte et l'engagea dans le trafic engorgé des matins de Mexico City.

Il était midi. Le chauffeur de taxi se disait que Becky était un beau morceau. La graisse lui dégoulinait des commissures jusqu'au menton mais il replongea la main dans son carton de Becky's Bocboc Buckett, le meilleur poulet frit de Tepito!
« Connaissez-vous le nec plus ultra en matière de transport ? »
La voix le fit sursauter et il faillit s'étrangler sur son pilon.
« Euh... mon taxi ? »
« Non. Mais ça fera l'affaire pour le moment. Roulez. »
Il jeta un regard faussement indifférent dans le rétro. La femme qui s'était engouffrée sur la banquette arrière était petite et d'apparence stricte. Elle avait un accent prononcé – française ? – mais pas de valise. Pedro fit une moue dubitative, une touriste quand même...
« On va où ? »
« Hotel Capitol. Et pas la peine de me balader. »
Ah ! Le code international pour : s'il vous plait, monsieur le taxi, prenez mon argent.
Il lui fit faire le grand tour.
Il eut même l'idée de génie, après avoir épuisé tous les charmes de Notre-Dame de Guadalupe et du Palacio Nacional comme moyen de diversion, de suggérer le periferico, pour éviter les embouteillages du Zócalo. Sa passagère restait imperturbable et maintenait un flot continu de questions sur l'architecture et les monuments. Malgré ses airs sévères, elle avait l'air ravie et prenait beaucoup de photos. Il était vraiment tombé sur la Pigeonne de tous les pigeons.

Ils atteignirent l'hôtel en trois heures et le compteur affichait une véritable petite fortune.
Le retour sur terre de Pedro se fit sans parachute.
« N'est-ce pas la gare routière que j'aperçois de l'autre coté du parc ? »
Ce fut dit très innocemment.
« Je pense que 5 dollars suffiront amplement pour la course. »

Alors que le taxi s'éloignait rapidement, Paulette se tenait sur le trottoir, triomphante. Demain, achat de souvenirs pour parents et amis et retour à l'aéroport. Elle leur avait dit. Il suffisait d'un peu de jugeote et d'organisation. Tout Mexico en 24h sur un petit budget, c'était possible! Paulette Lestafier n'était pas si folle qu'on le disait.