Welcome ! Bienvenue ! Willkomen !

Les textes présentés ici sont issus de ma culture biologique. Quelques défauts et autres erreurs grammaticales, syntaxiques et/ou orthographiques peuvent, peut-être (sûrement), avoir subsisté ; que voulez-vous, les produits bio sont rarement parfaits mais n'en ont, paraît-il, que plus de saveur...

...

... et puis on se trouve les excuses qu'on peut.

Merci de votre indulgence.


And, for our English speaking friends, this way please : Jeffw's Inn

(Oh ! And this is a literary blog, by the way)


mercredi 7 avril 2010

Les Vacances Sont Finies !


Après quatre mois d'absence, le blog reprend enfin du service !
Et c'est pas trop tôt, diront certains... ou juste moi...

D'aucun le savait déjà (mais-euh, c'est qui ce Doc1 ?!), votre serviteur – on dirait que se serait moi et que je ne travaille pas les weekends ni les vacances religieuses, toutes religions confondues, et que je ne fais pas les poussières – était parti dans une grande tournée nationale... de l'Autriche. Tout s'est très bien passé (la preuve, j'ai survécu) mais et donc, préparation, répétitions, voyages, tournée et retour nous amènent en ce début Avril, alors que je vous avais mollement abandonné début Décembre.
Comment ai-je pu vous faire ça, je me le demande, et surtout comment avez-vous pu survivre ?!
Je suppose que qui aime bien châtie bien et qu'en feignant invétéré, je n'ai sûrement pas fait beaucoup d'efforts pour écrire et alimenter mes trois fidèles lecteurs de mes billeveniaiseries habituelles pendant que j'étais occupé à travailler sérieusement et à l'étranger... D'autant que l'internet autrichienne est chère.

Néanmoins, rassérérénez-vous... rassurenez-v... Ne vous en faites pas d'bile, je ne reviens pas les mains vides de mon escapade teutoneau-germanique du sud.

Bientôt et ici même ! Je vous relaterai ma rencontre avec un Mickaël Jackson, en grande tenue – dans un café enfumé où les piliers de comptoir locaux tapaient le carton sans sourciller – comment j'ai échappé à la mort qu'un maniaque du volant me destinait ou quand un Stormtrooper, tout droit sorti de Star Wars, m'a servi une bière dans une petite bourgade historique. Je vous dirai également que les clochards Viennois ont des I-pods. Je vous parlerai d'Hercule Poirot, que j'ai croisé, d'un rugbyman manchot et de cet ami d'école, celui qui vit en Grande-Bretagne et a épousé une galloise, comme moi, et que j'ai, bien entendu, retrouvé, après 25 ans, dans une soirée mondaine viennoise... Si on y ajoute les quelques histoires que j'ai en réserve et mes fonds de tiroir, vous ne devriez pas vous ennuyer pendant ces longues soirées d'hivers... de cet été... qui approche et... s'annonce chaud.

There's even some new English stuff coming soon !

Sur une note moins guillerette, j'ai le regret de vous annoncer le décès, il y a un peu plus d'un mois, du Daï de cette histoire, de son vrai nom Dafydd. Il est parti rejoindre son chat, son chien et son meilleur ami. Il nous manque énormément...
Je n'ai du coup plus de papa de rechange. Nosda tad.

J'ai bien conscience que ces dernières lignes plombent un peu l'atmosphère... Lisez plutôt L'Auteur, ici, ça vous redonnera peut-être le sourire.

À bientôt pour plus !


mardi 6 avril 2010

L'Auteur


L'auteur est emmitouflé chaudement devant son clavier. Sa chaise est cernée des mouchoirs usagés qui jonchent maintenant le sol de la petite pièce qui lui sert de bureau. Il resserre machinalement sa robe de chambre et réajuste son cache-nez en laine. Dans ses couches multiples – tricot de corps, caleçon long, pyjama, gilet d'avant guerre, peignoir élimé, écharpe qui gratte, chaussettes de ski et charentaises – l'auteur se sent transpirer doucement, au rythme de son nez qui coule, dans ce confort précaire et molletonné. L'auteur se fait penser à un oignon (Allium Cepa, de la famille des Lilliaceae). L'auteur se fait penser à Wikipedia et ses informations ne sont probablement pas exactes...
Le reflet blafard que lui renvoie la porte vitrée ouverte a tout du lapin albinos myxomatosé – deux yeux rouges au dessus d'une protubérance nasale rose vif à force de se moucher, dans un visage trop pâle. L'auteur a un rhume. Comme l'auteur est un homme, l'auteur est bien sûr aux portes de la mort et son imagination a les sinus bloqués.
Il jette un regard morne sur un monde glauque, son esprit ne vagabondant nulle part, vide d'inspiration. Il renifle bruyamment et rumine un peu plus sa misère actuelle. Dehors, une pluie froide martèle le velux au travers duquel s'insinue une lumière maigre et grise, qui ne fait rien pour alléger l'humeur de l'auteur.
La situation lui rappelle vaguement un de ces films de Belmondo – Le Magnifique ou Le Guignolo, il ne sait plus, en tous cas celui avec Annie Girardot, ou peut-être pas – où le héros, un écrivain, oscille entre réalité et fiction, entre sa petite vie parisienne et de rocambolesques aventures sous le soleil des iles, par personnage interposé. Il croit même se souvenir d'une séquence avec un Belbel enrhumé dans un décor similaire au sien...
Et pourquoi pas ?
Moi aussi, j'ai des envies de Tropiques...


« St Preux de l'Aiguillère se relaxait au bar de la piscine du Marina Palace de Varadero, à seulement deux heures de La Havane et pourtant, déjà si loin de Kroutchov et de ses complots. Il admirait nonchalamment les nageuses à la beauté sculpturale, dont les bikinis semblaient fondre au soleil, pendant que le barman lui préparait son cocktail. La chaleur de cette fin de matinée chauffait ses muscles saillants, sous sa peau tannée. St Preux jouissait pleinement de ce rare moment de détente.
- « Votre grog, Monsieur.
- Merci Edouardo. »
Il s'alluma négligemment un Churros et... »


L'auteur tousse. C'est malin. Non, ça ne marche pas. On a pas idée aussi, un grog, à Cuba ?! Et puis, Churros ? Beignet ou cigare ? Pfff... Il ferait mieux de se concentrer sur des projets plus sérieux.
en étions nous ?


« La station spatiale Io-SP01 tournait silencieusement dans le vide intersidéral, fermement arrimée à la petite lune et puisant directement dans ses intarissables réserves d'énergie, fruits de son orbite excentrique autour de sa planète mère, la géante Jupiter. À son bord, l'équipe supervisait les ultimes préparatifs avant le lancement de la mission.
Maria entra un dernier code-séquence et se glissa dans le caisson d'animation suspendue. Du coin de l'œil, elle entrevit Camilien et les sept autres s'installer aussi. Dans le bourdonnement constant des ordinateurs et de l'Unité de Recyclage Atmosphérique, l'astro-medic fit les derniers contrôles requis et enclencha le processus.
Rapidement, elle se sentit envahit par une douce chaleur, dans toutes les fibres de son corps. Alors que les bio-nutriments remplaçaient son sang dans ses veines, lui donnant la sensation qu'un cocon douillet et feutré se refermait sur elle, elle laissa sa conscience s'échapper avec une dernière pensée pour ces 83 années de
sommeil qui débrqewasdzx »


L'auteur se réveille en sursaut. Il fait maintenant plus sombre dans sa chambre de bonne (110 m² sous les toits dans le 8eme, on parle déjà d'une bonne très confortable). Le miroir de la salle de bain lui confirme sa suspicion. Sur le côté gauche de sa figure, il peut lire :

2
A Z E R
Q S D F
W X

Le plus embarrassant va être d'expliquer au service de réparation informatique la nature du liquide qui a transformé les touches espace, F, G, H, V et B en un monobloc...