Welcome ! Bienvenue ! Willkomen !
Les textes présentés ici sont issus de ma culture biologique. Quelques défauts et autres erreurs grammaticales, syntaxiques et/ou orthographiques peuvent, peut-être (sûrement), avoir subsisté ; que voulez-vous, les produits bio sont rarement parfaits mais n'en ont, paraît-il, que plus de saveur...
...
... et puis on se trouve les excuses qu'on peut.
Merci de votre indulgence.
And, for our English speaking friends, this way please : Jeffw's Inn
(Oh ! And this is a literary blog, by the way)
mercredi 7 novembre 2001
Jeffw s’en va-t-en Galles
Je suis un mauvais conducteur.
J'en suis désormais certain. Cette aisance naturelle, cette facilité déconcertante que j'ai à conduire du mauvais côté de la route en est bien la preuve. Aucun doute ne m’effleure, aucune peur ne m’assaille, j’évite camions et tracteurs sur des chemins, que les gens du coin appellent «routes» pour une raison qui m’échappe. Imaginez plutôt, étroits comme l’esprit d’un supporter du P.S.G (tribune Boulogne), ou plutôt, adaptation oblige, comme celui d’un hooligan de Manchester (united), avec de multiples virages (les chemins, pas le hooligan) serrés autant qu’improbables (les virages, pas les chemins, quoi que…). Et j'y conduis du mauvais côté, crachant au visage d’une nation, reniant plus de quinze années d’un bon permis de conduire français (aussi facilement que je niais, à l’époque des faits, toutes responsabilités pour la Première Guerre Mondiale et l’invention du sorbet daube de taureau/crevette), bafouant d’un seul geste l’honneur de mon instructeur d’auto-école, qui, s’il ne me l’a pas dit cent fois, ne me l’a jamais dit : « Putain, Jeff garde ta droite, con de ta mère ! », lui qui n’était pourtant pas du sud…
Donc, oui, je vis au Pays de Galles, chez les Grands-Bretons, et ça fait même un moment... Mais revoyons plutôt le résumé de mes aventures précédentes.
De la naissance à mes 28 ans et des brouettes, pas grand chose, la vie suit son cours, avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines, son lot de boutons d’acnée et de pintes de guinness... et ces enfants qui me criaient "Ouh, le serpent à lunetteuh !" en me jetant des pierres (que voulez-vous, les enfants son cruels et pour les pierres c’est pas vrai). Quand, tout à coup, arrive ce que personne n’attendait, mais enfin si quand même un peu, le fameux mercredi 22 août 2001, jour du départ.
« L’aventure commence à l’aurore, à l’aurore de chaque matin, l’aventure commence alors que la rosée nous lave les mains. »
Ce jour là, nous nous réveillons, ma douce et moi-même, dans les affres et la douleur d’un mal au nom scientifique et barbare : la gueule de bois (c'est juste un pot de départ qu'y disaient). Mais nous nous réveillons tout de même relativement tôt pour cause de rendez-vous. C’est donc la tête lourde et l’esprit encore embrumé des vapeurs étranges d’une dernière soirée mémorable au sein de nos amis, que nous nous dirigeons vers notre désormais ancienne adresse pour y attendre, en vain, les fameux rendez-vous. En effet, aucun des deux abrutis que nous étions supposés rencontrer n’est venu. L’abruti A que nous appellerons, au hasard, EDF et l’abruti B que nous appellerons Marc, parce que c’est son nom, ont, l’un comme l’autre, réussi à rater l'interphone. De plus en plus fort, l’abruti B, Marc, était supposé venir faire l’état des lieux de l’appartement que lui et sa société me louaient et il a trouvé le moyen de sonné pendant ¼ d’heure à un interphone qui n’était pas le bon, le con ! … Après trois heures d’attente longues et infructueuses et cinq minutes au téléphone pour régler ces deux affaires cruciales qui, ohlala, ohlala, exigeaient absolument ma présence dans l’appartement vide et sordide, nous décidons donc de quitter Paris et sa vie par trop décevante, où les gens sont cons et tristes, ou peut-être seulement tristes : Direction Cherbourg.
Journal de bord du capitaine, coordonnées espace-temps 00.220801, destination : là où la main de l'homme n'a jamais mit les pieds, à part pour ceux qui connaissent déjà la Normandie. Le fait que je m'y sois perdu prouve bien que je ne connais pas la Normandie, premièrement je suis breton, alors moi la Normandie : merci ; deuxièmement un détour d'environ 200 km c'est presque rien, et troisièmement : cessez de me demander où c'était puisque je vous dis que j'étais perdu et puis je retiens très mal les noms d'autoroutes... Il s'avère que j'ai tout simplement confondu Caen et Rouen, ce qui arrive tous les jours. Bref, après ce léger détour, si insignifiant qu'il en était presque volontaire (tu penses, la dernière fois que j'ai foutu les pieds à Rouen, on m'avait volé mon appareil photo, j'avais vachement envie d'y retourner…), nous arrivons au port (sans nous vîmer 3.000, ce qui est rare).
Aah, Cherbourg, ses bateaux, ses marins à pompons et ses parapluies… (Saviez-vous que mon papa à moi avait joué dans le film, ou plus précisément son pied gauche. Véridique !). Enfin pour ce que j'en sais, y étant arrivé de nuit, Cherbourg c'est essentiellement des lampadaires avec du sombre autour et au moins un hôtel, puisque nous y avons dormi. C'est au lendemain matin, après un petit déjeuner frugal, que nous embarquadâmes sur un petit ferry à l'embarquaire où il était amarragé (c'est incroyable, après à peine quelques mois à l'étranger, mon français n'est déjà plus ce qu'il était, je le trouve mieux, comme…plus riche…en nouveauté surtout…)... La traversée qui s'en suivit fut sans histoire et pour cause, trop courte la traversée, elles ont pas eu le temps les histoires, à peine 2h20. 2h20 sous un ciel de plomb, les nuages lourds se mêlant à une brume épaisse, offrant ainsi la visibilité de lunettes en nutella mais en gris. 2h20, bercé par une légère brise marine et trempé par une légère mais pénétrante pluie mouillée qui aurait pu être de n'importe où mais qui se trouvait être également marine. Que m'importait, j'étais serein et Geinor à mes cotés reflétait la mer, calme en surface, tourmentée dans ses tréfonds et verte aussi.
Bref et enfin, nous arrivons de l'autre coté... de la Manche (car à cet endroit, c'est encore la Manche), merci de suivre et de ne pas distraire vos petits camarades.
Si la traversé fut brève, point ne le fut (ouh, c'est joli ça) le périple routier. Nous avons déjà vu que le fait de conduire du mauvais coté ne me gène pas plus que ça, mais tout de même sept heures pour 350 kilomètres, c'est long. C'est tellement long, en fait, que je crois que cela pourrait user la patience de monsieur P. Pettycott, spécialiste de l'étude de l'érosion des collines de la région des bas plateaux du Honduras par une observation quotidienne et à l'œil nu, qui, en 1957, lors d'une soirée semi-mondaine, organisée par la P.W.M.I.T.P.F.T.P.O.W.I.F.L.A¹, en faveur des labradors albinos transalpins aveugles et sourds de naissance (faut croire qu'ils étaient à la mode à l'époque…quand je dis qu'ils étaient, je veux bien sur dire qu'il était à la mode...), quand il donna son numéro de téléphone à Patricia F. , s'entendit répondre : " Bien sur que je vous appellerai…", et qui attend toujours, quelque part, au Honduras…
Donc, en gros, c'était long et pour pas grand chose... Des routes tortueuses, des conducteurs idem, un accident à un carrefour avec deux voitures et les débris fumants d'une caravane éventrée et la police, les pompiers et un hélicoptère et tout et tout, juste comme dans "Urgence" mais sans George Clooney, détail qui d'ailleurs a eu l'air de chagriner Geinor pour une raison qui m'échappe. Mais bon, bonant-malant, nous sommes arrivés...
Ah, la terre promise, celui qui n'a pas passé quarante ans dans le désert, ou presque sept heures sur les routes britanniques ne peut comprendre les émotions folles et intenses qui peuvent vous envahirent à cette vision... Aberystwyth-la-Belle, Aberystwyth-la-Verte, Aberystwyth là, au bord de la mer, Aberystwyth... La raison pour laquelle j'ai déjà écrit quatre fois Aberystwyth (5) est juste pour le plaisir de vous imaginer en train de lire et d'essayer de prononcer ce mot étrange et définitivement venu d'ailleurs ; parce que, à la vérité, ce jour là, nous sommes allés directement chez la maman de Geinor, pour passé la nuit dans sa jolie petite maison à la vue imprenable sur la campagne alentour perchée sur sa colline (c'est la maison qui est perchée, pas la campagne alentour, suivez!), là, j'ai rencontré quelques membres de la famille et une énorme chienne (imaginez le croisement entre un poney et une table de banquet avec, respectivement, plus de bave à un bout, plus de poil sur la longueur et plus de queue à l'autre bout). En vérité, cette maison est à peu prés à trente kilomètres de la ville…
Donc, Aberystwyth, c'était que le lendemain…
Désolé, je ne pouvais vraiment pas résister à vous le faire prononcer une dernière fois...
¹ people with money in their pocket for the protection of whatever is fashionable lately association.
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