- Non pas là non.
- Ah...
Épisode I : Le Fantôme De La Mélasse. (Non, absolument aucun rapport avec ce qui suit...)
Ayééééé !! Je m'ai mariagé !
Le 20 Octobre dernier, par une journée ensoleillée, nous avons passé l'accord, aux coups des cloches de l'église, sacré devant les hommes...La blague... On doit bien l'admettre...
Mais je perds le fil, ah, la patate que je fais...
Tout est beau, tout est magnifique ! De la vie je ne suis plus ingrat. Pain de sucre de mon amour, j'ai épousé Geinor.
Mais trêve de plaisanterie...
Pour ceux qui n'auraient pas vu les plaisanteries en question, voici un peu d'aide :
Le 20 Octobre dernier, par une journée ensoleillée, nous avons passé l'accord, aux coups des cloches de l'église, sacré devant les hommes...La blague... On doit bien l'admettre...
Mais je perds le fil, ah, la patate que je fais...
Tout est beau, tout est magnifique ! De la vie je ne suis plus ingrat. Pain de sucre de mon amour, j'ai épousé Geinor.
Si vous vous préparez à organiser un mariage international au fin fond de nulle part, je n'aurais qu'un seul conseil : Ne le faites pas !
C'est un cauchemar.
Surtout si la moitié de vos invités sont français, mais si, vous savez, français ... De ces français qui, apparemment, voyagent encore à la boussole et se repèrent aux étoiles et qui, s'ils n'ont jamais entendu parler d'Internet, ne connaissent pas plus les cartes ni les atlas...
Une toute petite phrase sur les invitations a suffi à les transformer tous en une masse d'assistés indistincts avides de notre attention : Aberystwyth, Pays de Galles... Mais c'est OÙ ?! Comment qu'on y va ?!
Quand j'écris « au fin fond de nulle part », c'est presque vrai, mais il ne faut pas exagérer. Il est vrai que notre charmante région a su retenir une forte identité galloise, dernier bastion de la langue et de la culture (enfin surtout de la langue, parce que bon on ne peut pas tout faire non plus...), et, est toujours une poche de résistance face à l'envahisseur anglophone pour une bonne et simple raison : ce n'est pas facile-facile d'accès (...et le colonisateur anglais est, somme toute, feignant). En gros, si tous les chemins mènent à Rome, les nôtres tournent plusieurs fois sur eux-mêmes avant d'arriver où que ce soit, à la façon de ces routes tant honnies par Jean Yanne, dans son célèbre sketch, avec les tracteurs et la conduite à gauche en plus... Mais une fois encore, il ne faut pas exagérer !
Nous nous retrouvons donc ma chérie et moi-même à organiser le voyage de tout ce joli monde (enfin pas tous, tout de même, juste 90% du contingent franchouillard), leur trouver leur itinéraire, leurs avions, leurs hôtels, les horaires, etc, etc, etc... Pour nos plus jeunes lecteurs qui ne connaissent encore pas les affres des préparations pré-cérémonielles nuptialitiques (soyez bénis dans votre ignorance...car le royaume des cieux vous est ouvert... ou alors c'est pour les imbéciles je ne sais plus...), plus de choses à organiser est le dernier truc dont vous avez besoin, entre l'église, les fleurs, le repas, le costume, la robe, les invitations, les rubans, la réception, le vin d'honneur, la photographe, les photos, la belle-famille, la musique, le groupe, la décoration, les susceptibilités de chacun, le plan de table !! Aaah... Le Plan De Table...
- Ah ben non, pas Mémé Gudrune à coté de Tata Falpsi-Popsi...
- Ben pourquoi ?
- Elle la déteste... Elle finira par essayer de l'énucléer à grand coups de fourchette à poisson.
- Elle essaiera de quoi ?!
- L'énucléer...
- Ah pardon, j'avais compris autre chose...
- Je sais.
- ...
- ...
- Ben, c'est pas bien grave. Je l'aime pas non plus Tata Falpsi-Popsi...
- Mais c'est pas ça. Pense au sang ! Tout ce rouge, ça va jurer avec les couleurs que nous avons choisies...
... Et la liste est non-exhaustive...
Bref et de façon plus concise, plus de travail pour nous. Les mois d'avant la vie conjugale nous semblaient bien remplis.
Toutes fois, la seule partie du voyage de nos très chers amis et parents que nous nous étions chargés de prime abord de superviser était le transfert entre les aéroports et notre charmante cité qui n'a de balnéaire que le nom, parce qu'il ne faut pas déconner ce n'est jamais que la mer d'Irlande. Et oui, l'aéroport le plus proche est quand même à deux heures/deux heures et demie de route et l'aéroport le un peu moins plus proche à trois heures ; le taxi, même quatre par quatre, eut été exorbitant. Nous affrétons donc un mini bus de vingt places pour les voyageurs de Cardiff et un bon gros taxi plein de places pour ceux de Birmingham, aux heures dites, le jour dit, le vendredi... 19 Octobre...
...
Que n'avions-nous pas remarqué le plus gros problème qui nous lorgnait de haut, tel le vautour moyen (Gyps fulvus), au ricanement de goule ignominieux (le ricanement, pas la goule), planant concentriquement au dessus de son future dîner agonisant, achevant ainsi une vie souvent par trop rude dans ces plaines arides de la savane africaine ; que ne l'avions-nous pas remarqué, donc, ce problème qui lorgnait de haut tout en nous pendant au nez (ce qui est physiquement impossible) ?
Et d'où qu'il venait notre bon gros troupeau de français, hein ? D'où qu'il venait ? Mais non pas du charolais, idiot-bête, de FRANCE ! La France ! Ce pays connu dans le monde entier pour ses 300/500/personne-ne-sait-vraiment fromages, l'invention du gant de toilette et de l'adultère, et bien s
Le vendredi 19 Octobre, ces messieurs des bus, métros et trains avaient donc décidé de faire grève, dans le seul et unique but plus qu'évident d'empêcher mon mariage.
Cinq ont eu deux heures de retard à l'arrivée à Birmingham. Sept (sept !) ont carrément loupé l'avion de Paris, cumulant un retard de plus de six heures ! On aurait pensé qu'ils avaient l'habitude, qu'ils s'y seraient préparés, aux grèves, qu'ils se seraient organisés un peu mieux, mais non ! Même les parisiens... Du coup, notre bus s'est retrouvé bien inutile avec ses vingt places... Le gentil chauffeur a dû faire plusieurs voyages (à près de 280€ le voyage, il peut être gentil le chauffeur), presqu'à vide pour rapatrier tout ce petit monde. Vers onze heures du soir, ils sont enfin tous là, épuisés, perdus, affamés, énervés ; ma mère n'en finit plus de se plaindre, ma fille est crevée, ma sœur me demande où ils peuvent tous manger... Ahah... Manger ? À 23h ? Ici ? Un pays où les magasins ferment à 17h30 pétante et la plupart des restaurants finissent de servir vers 21h. Mouahahah ! Bienvenue en Grande-Bretagne. Non, manger, ça va être kebab avec les poivrots nocturnes ou : ceinture !
...
Je viens de vivre les douze heures les plus éprouvantes, les plus stressantes de ma vie, un calvaire. Mes nerfs sont prêts pour le tricot et je ne suis qu'une grosse angoisse. Mon cholestérol s'est mis à grimper, ma tension ne pouvant pas aller plus haut...
J'appréhende...
Si c'était comme ça aujourd'hui, qu'est-ce que ça va être demain ?...
Très bientôt : la suite !
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