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Les textes présentés ici sont issus de ma culture biologique. Quelques défauts et autres erreurs grammaticales, syntaxiques et/ou orthographiques peuvent, peut-être (sûrement), avoir subsisté ; que voulez-vous, les produits bio sont rarement parfaits mais n'en ont, paraît-il, que plus de saveur...
...
... et puis on se trouve les excuses qu'on peut.
Merci de votre indulgence.
And, for our English speaking friends, this way please : Jeffw's Inn
(Oh ! And this is a literary blog, by the way)
lundi 22 octobre 2007
Monsieur et Madame Jeffw...(III)... 2
Épisode III : La Détente Des Deuth. - Part 2 -
Je tiens d'ors et déjà à vous présenter mes plus humbles excuses, à vous, mes très chers lecteurs, quant au récit de la suite des événements, car, pour une raison qui m'échappe, mes souvenirs vont s'amenuisant au fur et à mesure que la journée s'écoule dans ma mémoire... Une amnésie que je mets, bien sûr, sur le compte de l'émotion. Oui. Voilà, ça devait être ça, l'émotion... Bizarrement, ma femme a également fini très très émue...
En résumé, tout a été gravement merveilleux et nous n'aurions pas pu friser plus la perfection sans l'appeler crépue. De l'accueil au champagne et petits fours jusqu'au café et petits fours... encore, mais pas les mêmes. Le repas à la française dans les normes, avec l'entrée (on va y revenir), le plat de poisson, le plat de viande (ballotine de caille), le plat haut de fromages, la pièce montée (vous aurez remarqué, le dessert APRÈS le fromage, parce que seulement l'un de nous deux est vaguement britannique, chez qui c'est l'inverse, et que l'autre n'est pas un barbare) et enfin le café/porto/buffet de desserts/petits fours (encore ?!)/alcools variés, le tout arrosé au Chablis et au Château-Neuf, comme il se doit, enfin sauf les alcools variés de la fin, faut pas mélanger, c'est mal, c'est pécher...
Le tout était délicieux. Les français ne se sont pas plaint (Alleluyah !) et les Grands-Bretons n'avaient jamais aussi bien mangé (rien d'étonnant ici, il s'agissait de vrais aliments et il n'y avait pas de frites grasses et molles...).
Il faut dire que nous avions à notre disposition une arme secrète autant que chinoise, qui, si il s'était surnommé Norris, aurait sûrement prêter à rire, dans ces contrées où Steven Seagall est vénéré tel un dieu des implants capillaires improbables et triangulaires et des catogans ridicules, par des quinquagénaires empattés au goût prononcé pour les pyjamas noirs et satinés, qui ne font même plus leurs propres cascades, car, notre arme secrète se prénommait Cheuk... On notera au passage une intéressante francisation de l'orthographe de son prénom, qui aide grandement à la prononciation et qui se trouve être la façon dont ils l'épellent à Hong Kong, d'où il est originaire. Cheuk, donc, était notre chef. Et un bon chef il était ; une grande partie de sa formation de jeune marmiton ayant pris place dans un restaurant arborant fièrement l'un de ces astres pneumatique tant convoité par tous les bistrotiers et autres propriétaires d'estaminets à manger, qui, pour peu que la personne en question ait vraiment travaillé en cuisine et pas nettoyé les vitres, est, en soi, un gage de compétence professionnelle et souvent de qualité. Cheuk, le chef chef du meilleur établissement gargotier des environs et qui était revenu spécialement cuisiner pour notre mariage, voilà, lui. Cheuk. Tout cela est bel et bon... mais maintenant voyons ce qui arrive quand on demande à un chef hong-kongais, versé dans les arts culinaires français, de préparer une spécialité traditionnelle galloise... Une surprise pour tout le monde, voilà ce qui arrive, et là je dis bien tout le monde, toutes origines confondues, à part peut-être, et bien évidemment, pour Cheuk...
Notre entrée (je vous avais dit qu'on y reviendrait) devait être du Cawl (prononcer [a-ve-k-di-phi-ku-l-té]), ce qui veut en fait dire soupe en gallois, et qui est une sorte de bouillon de pot-au-feu aux morceaux de légumes variés et à l'agneau, servi traditionnellement avec du pain de type rural et robuste, du beurre de type salé et du cheddar à faire fondre dedans. C'est bon, c'est chaud, ça tient au corps et faut quand même pas oublier que nous sommes en Octobre. Donc, partant du principe que tout n'est qu'une question de présentation, voilà l'idée que nous avions soumis à notre chef ; peut-être qu'en réduisant les portions, avec un pain frais maison, une vaisselle jolie, il y avait sûrement moyen d'obtenir un plat qui n'aurait pas démérité les faveurs du bibendum atlassier. Que n'avions-nous pas sous-estimé l'imagination de notre Trois-Gros de l'orient venu ?!
Je vais vous rassurer tout de suite, le résultat n'était pas raté, du tout. C'était même plutôt bon. Mais le mot 'surprenant' vient quand même facilement à l'esprit, et comme cullinairement, ce fût la seule chose qui fît lever un sourcil interrogateur plus qu'appréciateur, je me tenais d'en parler. Notre Vatel asiatique, qui attendait sûrement de nous faire marrer, avait donc préparé le Cawl, une centaine de petits pains ronds frais et, d'un coup d'un seul, eut l'idée de génie de les servir l'un dans l'autre, où plus précisément la soupe dans les petits pains évidés dans ce but... Les lois de la physique les plus basiques devaient lui être bien étrangères à notre petit shaolin des fourneaux, car ce qui devait arriver, arriva : nous nous sommes tous retrouvés avec, devant nous, une sorte de sandwich mou à la soupe sèche, joliment présenté dans un petit bol blanc. Et oui, bien évidemment, le pain avait bu tout le bouillon avant que nous puissions y tremper nos lèvres avides, ne laissant que les cubes de tubercules divers, les bouts d'agneau et deux ou trois carrés de fromage finissant de fondre gentiment dans cette coquille de pain, qui bien qu'imbibée, gardait encore la blondeur des blés. La tribu galloise n'y a pas reconnu son plat national, le contingent français, ne sachant pas à quoi s'attendre, a juste pensé qu'ils étaient fous ces gallois et les anglais de toutes façons bouffent n'importe quoi, comme les rares américains présents, qui feraient mieux de ne pas trop la ramener quand il est question de nourriture. Quant à nous deux, nous pouffions, sottement, amusés par à peu près tout ce qui nous entourait et bien trop heureux pour s'inquiéter de choses aussi futiles que la politique d'import-export togolaise, la guerre en Irak ou la situation soupière en Galloisie rurale de l'ouest... Nous dégustions notre consommé lyophiliser mono-croutonesque tel le nectar des Dieux, le tout sans cuillère et, en ce qui me concerne, à la main.
Si ce n'est pour le cawl aux vertus hilarantes, le repas se déroula donc sans histoire, agrémenté même des discours traditionnels pour ce genre de circonstances (vous voyez, très "4 mariages..."), qui furent tous aussi bien qu'ils étaient improvisés, apparemment plus d'un mois et demi pour rédiger cinq lignes ce n'est assez ni pour le marié, la mariée ou le témoin... Mention spéciale tout de même pour celui de ce dernier, Barry, une vraie petite perle d'humour et d'amitié, qui n'avait peut-être comme seul défaut de ne laisser aucun mystère sur les circonstances de notre rencontre, nos mauvaises habitudes et la répétition à plus de 184 reprises du mot pub (pour tous ceux qui viennent de lire ce dernier mot dans le sens "publicité" : Perdu !!). Une mention particulière, également, pour le mini-discours surprise de mon papa à moi, chef-d'œuvre de brièveté... I, too, had a dream Dad and it also came true.
Et ensuite... Et bien ensuite, il ne nous restait plus qu'à faire la fête ! La plus grande et la plus belle fête que nous ayons jamais eu, entourés de tous ceux que nous aimons, avec une piste de danse et surtout, deux bars !
Enfin bien sûr, après une toute petite formalité... Le rugby !
Afin d'éviter une hémorragie d'invités, épanchée seulement par les troquets avoisinants, diffusant le match, nous nous devions d'avoir une télé dans un coin... et pour être complètement honnête, nous mourions tout deux d'envie de regarder la finale (et oui, elle est galloise, ils ont ça dans le sang que voulez-vous...). Cet habile stratagème permettait également aux musiciens de s'installer discrètement, nous avions vraiment pensé à tout (mouarf !)... Sauf peut-être aux invités du soir, qui arrivaient en même temps, donc, en bon hôte, je sacrifiais mon amour du rugby, pour pouvoir dire 'Bonjour, content que vous ayez pu venir' à la porte... et éventuellement aux invités quand j'en eus fini de parler à la porte. Apparemment je n'ai pas loupé grand chose et tout c'est bien passé, l'Angleterre a perdu. Qui a gagné ? Pas sûr, mais qu'importe, l'Angleterre a perdu.
Guide du Faisage de Fête à la Galloise :
Pour cette recette vous aurez besoin de 110/120 invités, que vous aurez pris soin de bien faire mariner dans un assortiment de liqueurs précieuses et de grands crus bourgeois pendant au moins un après-midi.
Servir avec une ambiance du tonnerre et arroser régulièrement au champagne.
À Ne Pas Faire :
- Croiser Alex (dit T-Bag) trop souvent alors qu'il a décidé d'abreuver tout le monde à la Tequila.
- Reparler du match à Matthew, qui est anglais et chagrin.
- S'ennuyer.
- Essayer de faire plaisir à ma mère après plus d'une bouteille de vin, selon Miss Acrimonie mon costume n'allait pas, j'aurais quand même pu dire ça et aussi ça dans mon discours, et patati et patata et blablabli et blablabla... Aaaah les mamans, passé un certain age, on ne pas vivre avec mais... non, on ne peut vraiment pas.
- Sursauter en ouvrant la cuvette des toilettes quand un ballon gonflé à l'hélium s'en échappe (les enfants sont passés par là), ce sont des trucs à se faire pipi dessus... et puis que sont les règles d'hygiène les plus élémentaires par rapport à une bonne blague...
À Faire :
- Danser
- Chanter
- S'amuser
- Danser
- Boire... avec modération ou n'importe qui d'autre...
- Refaire le monde dans le patio/coin fumeur, le meilleur endroit avec les meilleures conversations et autres débats aux sujets variés : du film The Hulk à la montée du néo-nazisme dans les contreforts du Bas-Quercy.
À Ne Surtout Pas Manquer :
- La mariée refaisant la chorégraphie de Thriller avec robe, traine et tout le tintouin.
- Le résultat d'un croisage intensif d'Alex, avec Adeline qui chante sur scène avec le groupe et qui ne s'en rappellera pas le lendemain... Heureusement que nous avions des photos...
- La super Happy-End de type Hollywood à deux balles, avec tout le personnel de l'établissement joignant le pandémonium dans la joie et l'exubérance, tout le monde dansant et riant... et oubliant de fermer... Du coup la fête a duré deux heures de plus que prévu (héhéhé...)
Et mystérieusement, nous étions bien fatigué après tout ça, heureusement il était temps de rentrer. Alors, bras dessus, bras de dessous, une bouteille de champagne en main et un large sourire sur le visage (la gentille gérante/copine venait d'effacer mon ardoise de la journée), nous baguenaudions dans les rues plus calmes de tard dans la nuit, sur la route de notre Suite Nuptiale, sans emprunter le chemin le plus court, qui est de notoriété publique la ligne droite... mais là on ne pouvait juste plus... Un dernier Au Revoir aux quelques amis qui nous ont accompagné et qui s'apprêtent à emmener la fête ailleurs, jusqu'aux premières lueurs de l'aube, et nous montons enfin vers le septième ciel... Car soyons honnêtes, il nous restait encore une chose à consommer.
Non, pas le champagne, non.
C'était évidemment sans compter les trente minutes qu'il a fallut que je m'escrime pour l'extirper de sa robe... Sa#@%&*£~ de boutons !
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