Welcome ! Bienvenue ! Willkomen !

Les textes présentés ici sont issus de ma culture biologique. Quelques défauts et autres erreurs grammaticales, syntaxiques et/ou orthographiques peuvent, peut-être (sûrement), avoir subsisté ; que voulez-vous, les produits bio sont rarement parfaits mais n'en ont, paraît-il, que plus de saveur...

...

... et puis on se trouve les excuses qu'on peut.

Merci de votre indulgence.


And, for our English speaking friends, this way please : Jeffw's Inn

(Oh ! And this is a literary blog, by the way)


samedi 27 octobre 2007

Du temps où j'en saignais...


Rhaaaaaaaaaaaaaa !!
Je hais les jeunes ! Bon, non, pas vraiment... Va, jeune, je ne te hais point...
Non. Je hais les adolescents léthargiques à l'encéphalogramme plat de la première heure de cours. Je hais les grands (et les petits, aussi) tout mous au temps de réaction de pétards mouillés : "Eeeuuuh... C'est à moi que vous parlez, M'sieur ?"
Non, sombre crétin assoupi, je parle à ta chaise ! Vous n'êtes que deux dans la classe ! T'as une chance sur deux ! Le fait que je te regarde pourrait te mettre sur la voie, non ?!...
Alors c'est quoi le problème ?! Hein ?
Il a pas eu son intraveineuse de jus de chaussette l'abruti acnéique à
l'haleine lourde des relents de ses nuits onaniques et sans sommeil dans la
moiteur écœurante du dépotoir pré-estudiantin qui lui sert d'étable, hein ? Et
sa complice en nullité ? Elle qui cache derrière sa frange des yeux qui eux ne
cachent rien, si ce n'est le vide infini de l'espace qu'elle a entre les deux
oreilles ; c'est quoi son excuse minable pour son apathie moribonde et son
dédain à la mode qui fait qu'elle n'a d'autre aspiration dans la vie qu'une
grossesse à 16 ans et un mari alcoolique pour pouvoir se complaire dans une
médiocrité crasse qui est tellement commune et vulgaire qu'elle n'en est que
plus lamentable...
Donc, j'aime mieux te dire Arthur, j'aime mieux te dire Hannah, si jamais vous
me refaites ça la semaine prochaine... Je vous botte le c#l!...
... Ils m'ont gâché ma journée ces niais !

Aaaaah, ça fait du bien....


lundi 22 octobre 2007

Monsieur et Madame Jeffw...(I)

-Ont un fils ?
- Non pas là non.
- Ah...


Épisode I : Le Fantôme De La Mélasse. (Non, absolument aucun rapport avec ce qui suit...)


Ayééééé !! Je m'ai mariagé !
Le 20 Octobre dernier, par une journée ensoleillée, nous avons passé l'accord, aux coups des cloches de l'église, sacré devant les hommes...La blague... On doit bien l'admettre...
Mais je perds le fil, ah, la patate que je fais...
Tout est beau, tout est magnifique ! De la vie je ne suis plus ingrat. Pain de sucre de mon amour, j'ai épousé Geinor.

Mais trêve de plaisanterie...
Pour ceux qui n'auraient pas vu les plaisanteries en question, voici un peu d'aide :
Le 20 Octobre dernier, par une journée ensoleillée, nous avons passé l'accord, aux coups des cloches de l'église, sacré devant les hommes...La blague... On doit bien l'admettre...
Mais je perds le fil, ah, la patate que je fais...
Tout est beau, tout est magnifique ! De la vie je ne suis plus ingrat. Pain de sucre de mon amour, j'ai épousé Geinor.


Si vous vous préparez à organiser un mariage international au fin fond de nulle part, je n'aurais qu'un seul conseil : Ne le faites pas !
C'est un cauchemar.
Surtout si la moitié de vos invités sont français, mais si, vous savez, français ... De ces français qui, apparemment, voyagent encore à la boussole et se repèrent aux étoiles et qui, s'ils n'ont jamais entendu parler d'Internet, ne connaissent pas plus les cartes ni les atlas...
Une toute petite phrase sur les invitations a suffi à les transformer tous en une masse d'assistés indistincts avides de notre attention : Aberystwyth, Pays de Galles... Mais c'est OÙ ?! Comment qu'on y va ?!
Quand j'écris « au fin fond de nulle part », c'est presque vrai, mais il ne faut pas exagérer. Il est vrai que notre charmante région a su retenir une forte identité galloise, dernier bastion de la langue et de la culture (enfin surtout de la langue, parce que bon on ne peut pas tout faire non plus...), et, est toujours une poche de résistance face à l'envahisseur anglophone pour une bonne et simple raison : ce n'est pas facile-facile d'accès (...et le colonisateur anglais est, somme toute, feignant). En gros, si tous les chemins mènent à Rome, les nôtres tournent plusieurs fois sur eux-mêmes avant d'arriver où que ce soit, à la façon de ces routes tant honnies par Jean Yanne, dans son célèbre sketch, avec les tracteurs et la conduite à gauche en plus... Mais une fois encore, il ne faut pas exagérer !
Nous nous retrouvons donc ma chérie et moi-même à organiser le voyage de tout ce joli monde (enfin pas tous, tout de même, juste 90% du contingent franchouillard), leur trouver leur itinéraire, leurs avions, leurs hôtels, les horaires, etc, etc, etc... Pour nos plus jeunes lecteurs qui ne connaissent encore pas les affres des préparations pré-cérémonielles nuptialitiques (soyez bénis dans votre ignorance...car le royaume des cieux vous est ouvert... ou alors c'est pour les imbéciles je ne sais plus...), plus de choses à organiser est le dernier truc dont vous avez besoin, entre l'église, les fleurs, le repas, le costume, la robe, les invitations, les rubans, la réception, le vin d'honneur, la photographe, les photos, la belle-famille, la musique, le groupe, la décoration, les susceptibilités de chacun, le plan de table !! Aaah... Le Plan De Table...

- Ah ben non, pas Mémé Gudrune à coté de Tata Falpsi-Popsi...
- Ben pourquoi ?
- Elle la déteste... Elle finira par essayer de l'énucléer à grand coups de fourchette à poisson.
- Elle essaiera de quoi ?!
- L'énucléer...
- Ah pardon, j'avais compris autre chose...
- Je sais.
- ...
- ...
- Ben, c'est pas bien grave. Je l'aime pas non plus Tata Falpsi-Popsi...
- Mais c'est pas ça. Pense au sang ! Tout ce rouge, ça va jurer avec les couleurs que nous avons choisies...

... Et la liste est non-exhaustive...

Bref et de façon plus concise, plus de travail pour nous. Les mois d'avant la vie conjugale nous semblaient bien remplis.
Toutes fois, la seule partie du voyage de nos très chers amis et parents que nous nous étions chargés de prime abord de superviser était le transfert entre les aéroports et notre charmante cité qui n'a de balnéaire que le nom, parce qu'il ne faut pas déconner ce n'est jamais que la mer d'Irlande. Et oui, l'aéroport le plus proche est quand même à deux heures/deux heures et demie de route et l'aéroport le un peu moins plus proche à trois heures ; le taxi, même quatre par quatre, eut été exorbitant. Nous affrétons donc un mini bus de vingt places pour les voyageurs de Cardiff et un bon gros taxi plein de places pour ceux de Birmingham, aux heures dites, le jour dit, le vendredi... 19 Octobre...
...
Que n'avions-nous pas remarqué le plus gros problème qui nous lorgnait de haut, tel le vautour moyen (Gyps fulvus), au ricanement de goule ignominieux (le ricanement, pas la goule), planant concentriquement au dessus de son future dîner agonisant, achevant ainsi une vie souvent par trop rude dans ces plaines arides de la savane africaine ; que ne l'avions-nous pas remarqué, donc, ce problème qui lorgnait de haut tout en nous pendant au nez (ce qui est physiquement impossible) ?
Et d'où qu'il venait notre bon gros troupeau de français, hein ? D'où qu'il venait ? Mais non pas du charolais, idiot-bête, de FRANCE ! La France ! Ce pays connu dans le monde entier pour ses 300/500/personne-ne-sait-vraiment fromages, l'invention du gant de toilette et de l'adultère, et bien s
ûr, pour ses syndicalistes, qui de gauche comme de droite (syndicaliste de droite... non mais je vous demande parfois...), ont la grève facile.

Le vendredi 19 Octobre, ces messieurs des bus, métros et trains avaient donc décidé de faire grève, dans le seul et unique but plus qu'évident d'empêcher mon mariage.

Cinq ont eu deux heures de retard à l'arrivée à Birmingham. Sept (sept !) ont carrément loupé l'avion de Paris, cumulant un retard de plus de six heures ! On aurait pensé qu'ils avaient l'habitude, qu'ils s'y seraient préparés, aux grèves, qu'ils se seraient organisés un peu mieux, mais non ! Même les parisiens... Du coup, notre bus s'est retrouvé bien inutile avec ses vingt places... Le gentil chauffeur a dû faire plusieurs voyages (à près de 280€ le voyage, il peut être gentil le chauffeur), presqu'à vide pour rapatrier tout ce petit monde. Vers onze heures du soir, ils sont enfin tous là, épuisés, perdus, affamés, énervés ; ma mère n'en finit plus de se plaindre, ma fille est crevée, ma sœur me demande où ils peuvent tous manger... Ahah... Manger ? À 23h ? Ici ? Un pays où les magasins ferment à 17h30 pétante et la plupart des restaurants finissent de servir vers 21h. Mouahahah ! Bienvenue en Grande-Bretagne. Non, manger, ça va être kebab avec les poivrots nocturnes ou : ceinture !
...
Je viens de vivre les douze heures les plus éprouvantes, les plus stressantes de ma vie, un calvaire. Mes nerfs sont prêts pour le tricot et je ne suis qu'une grosse angoisse. Mon cholestérol s'est mis à grimper, ma tension ne pouvant pas aller plus haut...
J'appréhende...
Si c'était comme ça aujourd'hui, qu'est-ce que ça va être demain ?...



Très bientôt : la suite !


Monsieur et Madame Jeffw...(II)

-Ont une fille?
- Bon. T'as fini ?
- ...
- ...
- Pardon...


Épisode II : Le Mariage Des Clowns. - Part I -




Et enfin : le jour J. (- Mais non pas jeudi, pourquoi jeudi ? Samedi voyons. Comment ça, ça c'est le jour S ?... Oh putaain...) Bref...
Je ne voudrais pas tuer le suspense, mais ça s'est super bien passé (bon OK, j'ai tué le suspence...).
En fait, statistiquement, tout un chacun n'a que très peu de jours parfaits dans sa vie, deux ou trois, tout au plus. Avec chérie, ma compagne, ma femme désormais, nous nous sommes accordés à dire que celui-ci était, pour l'instant, le plus mieux de tous. Bon, évidemment je ne lui ai jamais parlé du jour où je me suis fait LE sandwich parfait (lui aussi), dans une demie-baguette croustillante encore tiède de chez le boulanger, onctueusement tartinée de beurre demi-sel, avec des tranches (pas trop fines) de jambon de Parme à l'os fraîchement découpées, des petits cornichons émincés et des feuilles de salade bien croquantes¹... mais bon, elle ne pourrait pas comprendre, elle est étrangère tout de même.
Et voilà comment tout s'est déroulé...


Je me réveille donc au matin du grand jour ; mais bon, en soit ça n'a rien d'exceptionnel, je me réveille la plupart des matins.
Mon cœur bat la chamade : Pom pom pom pom pom pom pom pom... (comme je ne connais pas l'air de «La Chamade», c'est à chantonner sur le générique de Rocky, ou alternativement, des Grosses Têtes... sur la marche nuptiale de votre choix, ou alternativement, la Cinquième de Beethoven).
- Sois sage, mon cœur !, m'écris-je dans un élan poétique, qui ne me mène pas loin ; il est très dur de prendre de l'élan allongé sur un lit.
Je viens de raccrocher le téléphone. Et c'est de là que viennent la chamade du cœur (qui bat, qui bat, qui bat...), le réveil et l'élan (ou était-ce un caribou ?)... La voix de mon témoin et meilleur ami résonne encore à mon oreille... et cette menace ! La menace de me retrouver avec, dans ma chambre, un grand noir américain, chauve, avec un goût prononcé pour les lunettes de soleil (mais pas miroir, car nous ne sommes plus dans les 80's... et oui vous l'avez deviné, mon témoin c'est Morpheus), la bière blonde et les postérieurs menus, et pire que tout : á demi nu ; car il ne prendrait même pas le temps d'enfiler un caleçon, si je ne me bougeais pas le cul dans les cinq minutes.
Comme ça ne faisait pas du tout partie de mes projets pour le matin de mon mariage, je décidais de m'habiller prestement, sautant dans mon jean, en prenant soin de me lever d'abord (... car si on ne peut pas prendre d'élan allongé sur un lit, on peut encore moins sauter... surtout sans élan ni caribou...), et enfilant mon joli négligé de soie écrue, celui avec la petite broderie là (mais bien sûr que non... la broderie est là...) et descendais d'un pas leste (genre...) vers la salle commune de l'hôtel, commun également, où nous restiâmes (vu que ça fait dix bonnes lignes que je mélange toutes mes conjugaisons, je me suis dit pourquoi ne pas essayer dans le même verbe ?).

J'y retrouvais des visages connus et d'autres moins (mais bon, nous avions réservé tout l'hôtel, je supposais donc que ces gens venaient aussi au mariage, juste peut-être pas de mon coté de la famille, quoi que...) ainsi qu'un buffet de petit déj' à l'anglaise et à volonté. Des petits bonjours par-ci, quelques brèves conversations polies par-là. Rattraper le temps perdu avec ceux que je n'avais pas vu dans la déblaque chaotique de la veille au soir (où ça le pléonasme ? La veille au soir est parfaitement correcte, ne soyez pas ridicule), comme l'un de mes neveux par exemple :

- " Bonjour tonton !
- Bonjour p'tit con... "(Il a tout de même 25 ans)
*biz biz*
- " Tiens, je te présente Céline, ma petite amie ", et force est de constater, c'est vrai, elle est petite.
- " Céline, mon oncle. "
À peine un regard en coin de la cunégonde, occupée à faire la queue pour sa pitance...
- " B'jour...
- Mon oncle... Jeff ! "
Re-à-peine-un-regard-en-coin.
- " Hum ?...
- Jeff ? Le marié ?... "
Et enfin, elle se réveille...
- " Oooh, bonjour ! " re-*biz biz* et blablabli et blablabla

Elle a de la chance que je me rappelle de son prénom la miss, enfin... En vrai, j'ai demandé à ma femme...

Après un petit déjeuner frugalement copieux, parce qu'il faut pas déconner y'a long avant qu'on re-mange, et une réunion de dernière minute avec mon général en chef et ses deux aides de camps...

Ah oui, je me dois peut-être d'expliquer un peu :
Notre mariage était moit-moit, à la fois français et traditionnellement britannique/gallois, si la réception et le repas était, comme il se doit, francophile à souhait, tout le décorum tenait plus de « Quatre Mariages et Un Enterrement » que de « MariageS » (que je n'avais pas du tout aimé, d'ailleurs, comme film de merde...). Je précise.
Mon équipe se compose de moi, 'Le Marié', mon témoin, qui ici s'appelle 'The Best Man' (et ce jour là, qu'il l'a bien prouvé qu'il l'était, mon Barry) et qui a plus de responsabilités que le témoin français (qui bien souvent pourrait aussi bien être un touriste de passage), et de deux 'Ushers'...

?... Mais non : !

Ces derniers sont chargés du bon déroulement des opérations, placer les gens, annoncer que le repas est servi, etc... Un genre de garçons d'honneur, ou, comme ma famille les appelait il n'y a pas 200 ans, des laquais (mais non, je plaisante... On ne les appelait pas, on claquait des doigts)...
Quant à l'équipe adverse de ma chérie, elle se compose de ma chérie, qu'on appelle ma chérie, mais seulement moi, de sa demoiselle d'honneur (ou Bride's Maid, lit. Servante de la Mariée) qui est l'équivalent du Best Man, mais en robe et traditionnellement femelle, avec le même genre de responsabilités (mais moins quand même, car ce n'est qu'une faible femme et si Eileen lit ça, elle m'attrape, elle me tue à mains nues), d'une 'Matron Of Honor', qui s'occupe de ce que la Bride's Maid n'a pas le temps de faire et, enfin, d'une brigade de 'Flower Girls' dont le nombre dépend du nombre d'enfants que vous avez à disposition... En gros, voilà. C'est pourtant simple.


Donc, après ce mini-briefing de révision du plan de bataille et de saucisses/bacon, nous allons de concert nous faire beau, il vaut mieux commencer tôt car pour certains il y a plus de travail que pour d'autre... Non pas forcément moi ! Rhooo... Je pensais plus à mon beau-frère. Il n'a pas l'habitude des costumes-cravates, dans son habitat naturel un simple pagne en peau de léopard suffit généralement...
Pour les Dames (Et le gouda alors ?...) :
Mesdames et Mesdemoiselles, sur le podium, vous pouvez maintenant admirer Tarzan Cheeta Gwern (Usher n° 1) et Guillaume (Usher n° 2), allants de paire, avec leur costume sobre de couleurs sombres, sur des gilets crèmes aux broderies dorées et cravates à l'ancienne de couleur chocolat (voir photo plus haut) ; suivit de Barry Best Ever Man, dans un magnifique costume crème à col mao avec, pour compléter l'ensemble, les mêmes gilet et cravate que nos ushers. Et enfin,vient le marié avec un costume trois pièces, de style Rochester, chocolat (mais sans la tablette... je n'ai pas réussi à la faire pousser avant le mariage) avec une cravate or/champagne qui devrait aller bien bien avec la robe de sa chérie (on croise les doigts).
Les boutons de manchettes et les épingles à cravates monogrammés sont des créations uniques de chez Rhiannon (ma belle-mère).
On applaudit bien fort nos quatre modèles.
Et bien sûr, un super points bonus spécial à toutes celles qui auront remarqué que mon témoin, plutôt chocolat, porte un costume crème et que moi, plutôt crème, porte un costume chocolat...
Que voulez-vous... Nous, ça nous amusait beaucoup...


Une fois que Barry eut finit de nous tripoter la cravate (non ce n'est pas un euphémisme... c'était le seul à bien savoir faire les nœuds) et après avoir fait les cons pour la photo, nous sortons pour attendre notre moyen de locomotion, à ce moment de l'histoire, un taxi.

C'était une journée ma-gni-fique !

Je rappelle à l'aimable assistance que nous sommes fin octobre, au Pays de Galles et que donc, ce n'était pas gagné. Les deux dernières semaines s'étaient passées sous la flotte, au point d'avoir les facteurs équipés de scaphandres et de voir passer sur les rivières, gonflées à outrance d'orgueil et des colères du ciel, les dernières étagères Krügdùblønk, de chez Ikea, des malheureux qui auront vu leurs petits pieds-à-terre transformés en pieds-à-boue ou par ultime malchance, fruit des vicissitudes des magouilleurs de permis de construire locaux, en pieds-à-l'eau. Deux écoles auront vu leur équipement partir flotter en mer d'irlande, au grand bonheur des écoliers, et un supermarché aura vu ses noix de coco flotter pendant que ses raisins coulaient (vous pouvez essayer dans l'évier de la cuisine...) et son riz gonflait, au grand dam des ménagères. La campagne avoisinante n'était plus qu'une grosse éponge, tout comme les moutons, qui avaient doublé en volume et en poids et jetaient sur ce monde morne, gris et glissant, ce regard niais qui les caractérise en s'enrhumant gentillement.
Mais là, non.

Le ciel était incroyablement bleu, même le petit nuage d'Expedia était parti en vacances (justement), et le soleil n'en pouvait plus de briller. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il faisait chaud mais ça en donnait l'impression. Tout était parfait, même les petits oiseaux gazouillaient ; je me demandais du coup si ils n'auraient pas du migrer un mois auparavant, parce que l'hiver et une mort certaine approchaient, mais ils m'ont expliqué que non, c'était cool, ils étaient sous contrat avec Disney pour ce genre d'occasions...
Coup de bol, me direz-vous, oui, commencerais-je par vous répondre, car le vin d'honneur est en extérieur (nous avons le goût du risque),et non, finirais-je, une lueur malicieuse dans l'œil, je n'étais pas trop surpris, Dieu est un cousin.

Quand le taxi arrive, nous étions bien évidemment très occupé à marcher au ralenti le long du trottoir, dans nos jolis costumes et avec nos lunettes de soleil, « portant sur le front une mâle assurance » et chantonnant tous ensemble la musique de Reservoir Dogs, comme n'importe quel groupe de plus de trois mecs ferait, pour peu qu'on leur donne l'occasion, les costumes sombres et les lunettes de soleil...
Je prends une grande inspiration et c'est en route pour l'église... ou plus exactement pour le pub jouxtant cette dernière. Nous avions de l'avance.
Après une pinte bien méritée (si) et une petite pastille pour l'haleine fraîche, que mon Morphéus de service fait apparaître magiquement (trop fort !), cette fois-ci, c'est parti, c'est pour de vrai, c'est à l'église, devant Dieu et les hommes.

Sur le chemin qui me mène à l'autel, je trouve le temps pour des bribes de conversations. J'embrasse ma fille, j'embrasse ma mère, j'embrasse Ade du Mexique (... désolé...). J'ajuste la rose que mon père arbore fièrement à sa boutonnière. Un sourire à gauche, un clin d'œil à droite. Et je pénètre enfin dans la pénombre rassurante que possèdent certains lieux de culte, où la foi des hommes va jusqu'à changer la qualité du son et de la lumière ; tout y plus feutré, on y est plus humble mais à l'abri aussi... enfin perso, je suis athée, alors moi les églises tout ça : bof bof... Mais celle-là est très chouette ; reposant ses dimensions cathédralesques dans son petit cimetière ombragé tout de vert gazonné, où les tombes éparses et de guingois sont en pierre toute bête, laissant le marbre luisant de vulgarité des tombes impersonnelles et modernes à d'autres et c'est tant mieux. Elle a bien fière allure, avec sa tour carrée, sur son petit bout de colline. Dans son dedans, j'avance dans l'allée centrale, échangeant des plaisanteries avec nos invités. Je remercie, par exemple, tous nos amis en commun qui ont choisit de s'asseoir de mon coté de l'église, que ça me faisait bien plaisir qu'ils m'aident dans l'infériorité numérique des miens et eux qui me répondent qu'en fait non, il n'y avait plus de place du coté de Geinor (comment ça ils ne plaisantaient pas ?!)... Et toute cette bravade, ces blagues, cette attitude primesautière, à ma grande surprise, ne sont même pas pour masquer ma nervosité. Je suis calme, serein, presque à l'aise. Je sais ce que je fais. Je suis au sein de tous les gens que j'aime et je vais épouser celle que j'aime par dessus tout. Je n'ai jamais été aussi sur de moi (ça doit être l'effet Intima...). Je n'ai plus aucune appréhension et comme le dit la chanson : Je ne veux qu'elle comme ciel de lit, moi qui n'aie pourtant un lit ni à baldaquins ni à St Thomas, également, d'Acquin... Relax.

J'arrive à l'autel. Enfin, à trente mètres près.
Pour une raison qui m'échappe, le cœur est au centre de l'église et l'autel au bout de la nef... C'est à dire que vue du ciel, notre église ressemblerait plus à un gros X du type le trésor est là qu'à une croix du type crucifix croise les jambes j'ai que trois clous, et qu'en pratique, toutes les cérémonies n'utilisent que la moitié de l'édifice... peut-être pour ne pas trop intimidé ceux qui y viennent.
Barry et moi échangeons les plaisanteries d'usages :
- " You got the rings ?
- What rings ?
- Hahaha !
- Hahaha !
- ...
- ...
- Non, sérieux, t'as les alliances ?
- Non, sérieux, tu m'as donné aucunes bagues... "
- ...
Après avoir vérifié mes poches, je lui donnais donc les alliances (oups...) et prenais place pour mettre ma patience à rude épreuve. Imaginez. La musique commence (le quatuor à corde d'une amie de la famille, que je vois de là où je suis). Je sais qu'elle arrive... mais je n'ai pas le droit de me retourner. Je ne l'ai pas vu depuis hier soir, je n'ai vu ni sa robe, ni sa coiffure, ni son maquillage et je n'ai pas le droit de me retourner ! Je n'ai pas regardé dans ses yeux gris bleus, senti son parfum, touché sa peau lisse (non, pas qu'au cul...), écouté son cœur battre depuis ce qui me semble être une éternité, ET JE N'AI PAS LE DROIT DE ME RETOURNER !... J'aurais dû amener un petit bout de miroir pour faire rétroviseur. Pfff... C'est long deux minutes.



¹ Cette anecdote est en fait empruntée à un bon ami à moi, qui en parle encore, des années plus tard... Il faut dire qu'il n'a jamais eu l'occasion de le goûter son sandwich parfait, le temps qu'il se retourne pour attraper la moutarde forte, son abrutie de chienne (de marque boxer) lui a piqué le susdit cass'dale et l'a boulotté tout courant, pendant qu'il la poursuivait pour lui faire la peau, armé d'une cuillère en bois. Que voulez-vous, il n'y a pas de justice en ce bas monde.


Monsieur et Madame Jeffw...(II)... 2.

-Part II - Suite et fin -


Et enfin, elle est à mes cotés...


Comment décrire un ange ?

Une belle femme, c'est facile. Prenons, dans le sens "comme exemple" et dans aucun autre sens, allons allons pas de mauvais esprit, prenons, donc, Miss France et reprenons p
our la décrire les mots du célèbre poète neuf-troisien Dominique Tahreume De La Téci, alors qu'il n'était à l'époque âgé que de neuf ans : « Sa mère ! Miss France comment qu'elle est bonne ! Comment j'aim'rais trop m'la pécho, on f'rait une tournante dans la cave à Malik et quand j'sors de zon-zon, j'f'rai rappeur !...». Cela ne nous interpelle-t-il pas quelque part ? Vous voyez ? C'est ce que je disais, facile...
Mais un ange ? Comment nous exprimer quand on approche le divin ?

Elle s'était posé là, sans un bruit, un sourire ineffable sur ses lèvres douces. Ses ailes soyeuses repliées tout autour de son corps, la nimbant d'un halo doré, la drapant de lumière, lui faisant un semblant de robe céleste et diaphane, de celles qui n'existent que dans les livres qui parlent de sacré ou de fées ou de reines et sortilèges ; car en réalité tant de splendeur ferait pâlir l'astre solaire... Ses cheveux, relevés, révèlent la nuque nacrée de son cou de cygne gracile où, dans la pâleur de sa peau, viennent se fondre les perles uniques d'un collier éclipsé par tant de beauté. Elle... Elle est vraiment vraiment extraordinairement bonne.
Ne pensez pas que le terme soit réducteur, bien au contraire. Elle est si magnifique et resplendissante qu'il me faut toute la volonté du monde pour refouler mes impulsions cro-magnonesques de la trousser, là, et de la prendre et la faire mienne devant les yeux béats et scandalisés d'une centaine d'invités, la caméra de mon témoin (qui a le réflexe YouTube) et le regard de notre vicaire qui se voudrait réprobateur, mais qui ne pourrait pas, car bien que ce ne soit pas l'usage, il ne s'agirait que d'une autre expression de l'amour et il finirait par en sourire sûrement, car il ne fait pas dans la damnation ni le misérabilisme, car là est la grande différence entre ceux de l'église de Rome et ceux qui ont simplement choisi d'être de celle de Dieu. Et en parlant de Lui, je Le remercie au passage de m'avoir doté d'un self-control impressionnant qui fait que j'arrive la plupart du temps à ne pas me toucher quand je pense à ma femme et me permet de bien bien refouler les impulsions pour éviter les scandales dans les églises...

Elle est donc là enfin, tout à coté de moi, et elle est beeeeeeelle ! Son maquillage léger souligne discrètement ses yeux qui me sourient, sa coiffure superbe met tout bien en valeur et sa robe... Aaaah... Sa robe... Comment dire, sa robe épouse (Tiens ? Je croyais que c'était moi qui épousait ?) très très bien ses formes, qu'elle a très chouettes. Certains invités l'ont décrit comme étant plusieurs mètres de soie sauvage, cousu
de fils d'or, détrempés pour mieux lui coller au corps. Comme si quelqu'un l'avait aspergée à grand coup de seau d'eau (probablement de rose ou de fleur d'oranger), comme dans ces publicités étranges et définitivement venues d'ailleurs, qui n'ont aucun sens, pas même pour leurs créateurs, et qui nous vantent, toujours en noir et blanc, les mérites d'une notion plus qu'élusive dans un monde d'image, une odeur, un parfum, le luxe opulent du dernier sent-bon prétentieux...

*Un cheval galope au ralenti sur une plage déserte*

L'Homme (voix profonde) : Toi.
La Femme (voix sensuelle) : Moi.
*Gros plan sur une couple à demi nu qui s'étreint*
L'Homme : Il.
La Femme : Je.
*Un vase noir explose sur fond noir*
L'Homme : Elle.
*Gros plan sur un pectoral de l'Homme*
La Femme : Nous.

*Gros plan sur un sein de la Femme*
L'Homme : Vous.
La Femme : Ils.
*Le vent dans les herbes hautes d'une dune déserte*
L'Homme : Elles.
La Femme : Eux.
L'Homme : Tu.
*L'Homme et la Femme se roulent enlacés dans un centimètre d'eau sur fond noir*
Autre voix de femme : Pronoms de Nakatomo Calvin St Laurent.

Voix de type Jean Mineur Publicité, ajoutée sans l'accord du réalisateur (qui est un artiste, merde, quoi) : Maintenant chez Prisunic !
...


Et donc, la cérémonie peut vraiment commencer.
Étonnement, ce fut notre moment favori de la journée. Tout
était parfait. Tout nous a beaucoup plu et nous étions très content d'être venus. Et pour être tout à fait franc, nous en étions autant les spectateurs que les acteurs, papotant tout du long, commentant les textes ou les hymnes (- Ouh, c'était bien ça. - Oui, j'ai bien aimé aussi, etc...), dansottant béatement sur toutes les musiques, pouffant comme deux garnements, main dans la main, appréciant chaque minutes...

Maintenant, si vous voulez briller en sociét
é et épater vos amis, voici deux faits intéressants qui ne manqueront pas de donner du relief, et une ingénieuse échappatoire, à n'importe quelles conversations sur la politique extérieure du Honduras, le prix de la clé qui n'a d'anglaise que le nom en Papouasie Orientale, ou sur la vie, l'œuvre, les copulations épileptiques et la déchéance du dernier succédané de vedette (C'est bien vrai ça !) de la Star Ac' de mes deux :
- La cérémonie était, à de rares exceptions près, entièrement en gallois
et
- Nous avons été mariés par une femme.

Pour ceux qui auront suivi (le regard du vicaire + mariés par une femme), oui, nous avions bien deux vicaires. Le vicaire "résident", Tim, un quinquagénaire sympathique au regard doux et qui est aussi chauve qu'il est barbu (et comme il est barbu, ça veut bien dire qu'il est chauve), qui nous a essentiellement fait l'introduction et la conclusion, et la vicaire "guest", une amie de la famille, galloise au nom étrange (Ingrid ?!) et... maman de la demoiselle d'honneur ; qui, elle, nous a fait les bouts plus importants. Donc, oui, vous l'aurez compris, je le vois dans vos yeux (que vous avez fort beaux d'ailleurs... surtout le droit), je n'ai jamais dit oui ni Je le veux à mon mariage. Quel rebondissement ! Je n'ai pas plus dit le beaucoup plus british I do, popularisé à outrance par les films du cinématographe dans la langue de Shakespeare... Enfin quand je dis ça... Les films américains et le père William n'ont que très peu en commun quant à l'utilisation de la langue, incluant ceux inspirés de ses œuvres, car, si il ne croyait pas à l'orthographe, qui n'était qu'un point de vue et pas du tout compulsive en vieil anglais, il utilisait quand même quelque chose appelée grammaire.
Non, à mon mariage je n'ai rien dit de tout ça... Moi j'ai dit : Gwnaf.
Prononcez gou-na-ve.

Et rassurez-vous, ça veut dire oui.
En plus du moment où nous avons tout deux gounavé, voici un florilège des bouts qu'on aime les plus mieux, un genre de Best-Of pour parler estranger :
- L'arrivée de ma chérie, un peu en avance à l'extérieur (les invités glandouillaient toujours un peu sur le parvis et ont eu l'air surpris, mais content, de la voir arriver) mais pil-poil à l'au
tel (ouf, elle est venue).
- La lecture de la lettre de St Paul aux Corinthiens, le seul passage en français de la cérémonie, pour deux raisons, la première : parce que c'était lu par une mienne amie, théatreuse de métier et de talent (pourquoi laisser le travail à des amateurs quand on a des professionnels à disposition ?) et que c'était très bien, et la deuxième : parce que nous avions modifié le texte nous-mêmes, en nous servant des différentes traductions françaises, galloises et anglaises, pour lui faire dire exactement ce qu
e nous voulions (Quoi ? C'est interdit ? Ah bon ?... Vous avez remarqué ? Je fais super bien le regard innocent... Et de toutes façons les vicaires n'ont rien remarqué... puisque c'était en français).
- Les hymnes, au nombre de deux, un tonitruant en gallois et un, très dansant , en anglais (pour que tout le monde puisse chanter, nous sommes trop bon...).
- L'échange des anneaux, parce que... Parce que bon.
- Nos vœux, où j'ai réussi à tout bien prononcer les mots longs et compliqués... et où je ne me suis planté que sur deux petits mots simples, au grand plaisir de tous les copains gallois qui m'en ont parlé tout l'après-midi... et où Geinor me dit qu'elle m'aimera pour toujours dans sa langue jolie a
ux accents qui chantent (... enfin moi c'est ce que j'ai compris).
- Et, le moment qui en a scotché plus d'un, quand à l'entracte (est-ce que je sais comment ça s'appelle moi ?...), où nous étions partis dans une petite pièce adjacente à l'autel pour signer les registres, Barry s'est levé pour se placer au centre de l'église et chanter pour nous (pas d'affolement
, c'était prévu), tout d'abord, avec la complicité de deux amies, « Oh Happy Day » (le gospel pas la série télé) et ensuite, seul, « The Greatest Love Of All », dont il a une version a capella qui impose le respect, inonde des salles bondées du silence d'une écoute avide et attentive, et vous donne la chair de poule jusque dans les endroits les plus improbables (je pensais à un truc du style 'creux du coude' ou 'derrière du genou'... après ça, c'est vous qui voyez hein...)... Il faut dire aussi que mon Best Man Barry est bien évidemment prof de chant et chanteur lui-même (...blablabla amateurs blablabla professionnels blabla disposition ?).
Pour ceux qui ont la chance (tout est relatif) de se trouver dans des alentours parisiens, Barry joue tous les dimanches soir (à de très rares exceptions près) à partir de 21h au Ga
lway à St Michel, et comme c'est un pub, il y a à boire !!

À ce moment de l'histoire, et bien... nous étions mariés.
Paluche dans mimine et le sourire niais aux lèvres (en ce qui me concerne), nous traversons l'église sous les ovations d'une foule en délire (ça faisait cet effet là en tous cas..
.), mitraillés de toutes parts de mille éclairs électroniques de photographes en goguette de l'aire digitale. Nous sommes un peu très heureux et je crois que ça se voit. La musique qui nous accompagne sur notre sortie est une composition yanntiersenesque de Bethan (l'amie violoniste (Alto) de renommée internationale), qu'une de ses condisciple massacre copieusement ; ça se remarque au regard courroucé que lui lance Bethan, quand nous passant devant eux, et aux sons discordants qui sortent de l'instrument de la susdite violoneuse, qui s'en donne à cœur joie, oublieuse du reste du monde. Du coup, nous sommes pétés de rire jusqu'à la grand' porte, où nous attendent les parfums enivrants de centaine de fleurs, qui n'étaient pas si chères que ça après tout, les parents et amis plus rapides que les autres déjà là pour nous féliciter, une journée magnifiquement ensoleillée aux qualités hivernales et à la chaleur des étés les plus fous et une vie nouvelle de couple marié. À l'instant où nous atteignons la porte le quatuor entame « Non, rien de rien » de la môme Piaf. Ça aussi c'était prévu et ça aussi ça nous fait rire.

J'aimerais vous dire que nous nous sentions changés dans le dedans de nous ; que l'énormité de notre nouveau statut sociale, tout en nous remplissant de joie, pesait sur la balance de notre conscience vers la maturité et les responsabilités sérieuses d'une vie d'adulte ; que notre amour sacralisé devant toutes et tous nous semblait plus aboutit et plus présent. Mais ce ne serait pas vrai. Rien de tout ça. Non, n
ous nous sentions exactement comme d'habitude.
En plus heureux peut-être.
Ce que je veux dire c'est que le naturel de la situation nou
s étonnait à n'en plus finir. Nous étions infiniment détendus et nous n'avions rien fait d'extraordinaire. Nous avions toujours été, elle, la femme, et moi, le mari, nous nous connaissions depuis toujours et quelque part nous l'avions toujours su et pourtant nous ne le découvrions qu'à cet instant. Nous étions les meilleurs amis du monde et ses plus grands amants. Et rien de tout cela n'avait changé.
Heureux, nos cœurs débordants d'un amour insatiable pourt
ant étanché l'un par l'autre, nous baguenaudions dans les pâturages d'un bonheur intense, moi, le mari, et elle, ma femme.




Monsieur et Madame Jeffw...(III)

- ...
- ...
- ...
- T'as vu j'ai rien dit là...
*BAFFE !*
- Aieuuuh mais euuuh...



Épisode III : La Détente Des Deuth. - Part 1 -

Nous retrouvons nos héros, Super-Geinor et son fidèle compagnon, Bêteman, à l'extérieur de l'église, attendant la Mariagemobile, leur 2 Chevaux (de celle qui fait caca sur la route et a des gens accrochés tout partout pour faire joli)...
Donc pas celle-là :

Mais celle-ci :

... alors qu'ils viennent seulement d'échapper à la féroce tribu des Jeteurs de Confetti...
(Dit-on vraiment un confetto/des confetti ?... Mais quand peut-on avoir l'occasion d'utiliser ce genre d'italianisme extravagant autant que latin ?!
« Aieuh ! Je m'ai collé un confetto dans l'œil... » ?
C'est aussi aberrant qu'espérer la personne qui s'étouffe de s'exclamer : "Diantre ?! Ne voilà-t-il pas qu'un spaghetto ne me restât coincé en travers de la gorge ?" ; alors qu'elle serait plus simplement, et plus naturellement, enclin à dire :
- « Kof kof kof ! Reuh reuh ! Hiiiiiiiiiin ! Reuh kof kof... arf arf... gnnnnnnn... reuhh.... kof...aaaargg... hhhh...rrrrrrl..................... kof. » *couic*
- ...
*pok*...
*pok*...
*pok*...
- « Fabrice, arrête d'embêter ta tante avec ce bâton ! Finis tes nouilles et laisse la reposer en paix. »
...
Pinnochio, eût-il eu un jumeau, si tant est que Gepetto (qui était donc tout seul), fût un peu moins feignant ; parce qu'une marionnette tous les trois-quatre ans, même en pré-retraite, on a beau dire, ce n'est pas non plus de la haute voltige à la Nike chez les thaïlandais en bas age ; ça, pour se faire pousser la moustache genre tablier de sapeur, ça fait l'mariole, mais quand il s'agit de travailler un brin, comme un bon contribuable, là, y'a plus personne ! Pinnochio, donc, eût-il eu un frère, n'aurait-il point fallut qu'ils ne s'appelassent Pinnochii quand la lettre u vient plus spontanément à l'esprit, je vous le demande ? Hein ?! Eût-il eût eu ?... Mais je m'emporte... Refermons plutôt cette parenthèse qui n'a rien à voir avec rien et que je me souviens vaguement avoir ouverte dans une autre vie et un peu plus haut
)...
Alors que nos héros viennent juste d'échapper à la féroce tribu des Jeteurs de Confetti, disais-je donc, avant d'être grossièrement interrompu par moi-même, et qu'ils attendent vaillament, une pinte à la main (elle une blonde et moi une brune, comme nous aimons nos femmes... euh, en fait non, juste non...), leur moyen de locomotion, à ce moment de l'histoire, une charrette (pas assez) un carrosse (trop...) un fiacre calèchisant... ou était-ce une calèche fiacrataire ?...


Vous auriez vu la méchanceté dans le regard de ces enfants, à croire que ce n'étaient pas des pétales de rose qu'ils serraient dans leurs petits poings rageurs et qu'ils s'apprêtaient à nous jeter à la figure (les pétaux pétalaux... les confettales, bien sûr, pas les poings)... et QUI leur avait demandé de viser les yeux ? Je cherchais mon beau-frère du regard, le malingre tarzanesque et facétieux, car cela ressemblait bien à son style. Je ne le trouvais évidemment pas dans la foule à cause de ma vision troublé. Non non, pas l'émotion, enfin pas que... j'avais un confetto coincé sous la paupière...

L'étape post-cérémonielle matrimonialesque et le cocher devaient maintenant nous conduire dans le joli jardin de la grand-mère octogonale... euh... de la grand-mère, plus de deux fois quadrigénaire et gentillement yoyotante, de ma chère et tendre, pour le traditionnel vin d'honneur et la non moins traditionnelle photo de groupe, sur laquelle je ne m'étendrai pas plus que ça. D'autres l'ont fait avant moi et ce n'est franchement pas mon style. Donc, si vous trouvez ce genre de situation désopilante à en friser l'incontinence, je vous invite à vous reporter à l'intégral des œuvres de J-M Bigard (Tome 1), pour peu que vous soyez friand de cet humour gras et sans saveur, léger à l'intellect mais lourd sur l'estomac, que nos amuseurs publics nous resservent à longueur de soirée, essayant de nous faire croire qu'il s'agit là du fin du fin de l'art du bon mot français, qu'affectionne la populace téléphage abrutie, avachie devant sa boite à connerie, au point de peut-être élire Ruquier Le Nauséeique aux prochaines présidentielles parce qu'« il est forcément pô con vu qu'il avait des lunettes, ah ben ouais hein ?! L'en a là 'dans, même des fois qu'on comprend pas tout hein ?... ». Et bien vous savez ce qu'elle vous dit, MESsieurs les amuseurs, la populace ?! Et bien... elle vous dit... sûrement quelque chose du genre : " Ouais, super, génial, encore encore, bis bis, oh oui Johnny Johnny fais moi mal, hummm TF1, c'est plus que bien... "

*L'auteur de ces quelques lignes a dû s'absenter deux minutes pour aller vomir*
... Profitons-en pour partager une minute de silence en mémoire de la culture française...
...
Merci.


Mais nous nous éloignons du sujet ; reprenons donc dans la joie et la bonne humeur, pour vous, mes amis les nantis et pour vous aussi, mes amies les isabelles...

Le jardin susmentionné se trouvait à, à peu près, deux minutes clopin-clopant à pied pour l'ensemble des invités, y compris les vieillards et les grabataires, et cinq minutes d'un petit tour du village trotti-trottant en bihippomobile pour nous. Et là, je dois dire que le tout fût rondement menait et en à peine une grosse demi-heure, tout le monde s'en repartait pour la suite des festivités ou s'en regagnait leurs pénates, dans la liesse et la bonne humeur, après un rafraîchissement gracieux, de joviales conversations et l'assurance qu'ils auraient tous bientôt une jolie photo souvenirs de cette exquise journée... photo que d'ailleurs nous n'avons toujours pas envoyée... à personne... hum...
Les deux seuls choses peut-être à mentionner, de cet épisode, sont, premièrement, le génie de ma chérie, en collaboration avec les copains, ou comment offrir le coup à une centaine de personnes avec un minimum de bordel, pas de vaisselle et quand même le faire avec panache (et non pas Panach'...). La solution ? Une vieille baignoire joliment décorée et remplie de glace par nos amis (qui ont également fait le service sans qu'on leur demande quoi que ce soit. Champion les potos !), avec tout plein de jus de fruit ou d'eau dans de jolies bouteilles rouges pour les enfants, et un très bon Cava, en quart de litre, dans d'élégantes bouteilles noires, pour les plus grands, avec une paille pour tout le monde (une paille chacun, pour tout le monde, ne soyez pas bête), résultat, ça :

Et pour le ménage : une simple poubelle pour le verre. La grand-mère ne fait pas de crise d'apoplexie et tout le monde est content... surtout ceux qui ont réussi à se boire trois-quatre bouteilles.
Et deuxièmement : Anti Suzy (Tante Susie), ou la réponse à la question de la photographe : ' Pourquoi y-a-t-il un trou derrière le marié ? '... Il est vrai que sur les dernières prises de vue, notre photographe, ayant pris de l'altitude en grimpant dans les étages du logis de mère-grand, s'était soudain aperçue qu'il y avait un espace vide dans le groupe, juste derrière moi. Je me retournais donc, pour m'enquérir de la raison du pourquoi du comment de la chose, et ne rencontrais que le regard étonné des deux-trois zigotos qui se trouvaient mystérieusement à plus d'un mètres de mon dos (enfin pas à ce moment précis, puisque là je leur faisais face, suivez...) et je ne trouvais toujours pas d'explication rationnelle... jusqu'à ce que je baisse les yeux : Anti Suzy ! Qui, il faut le préciser m'arrive à peu près à hauteur du genou, et que nous avons donc envoyée devant, toute gloussante, car l'herbe lui chatouillait le dessous des bras, pour rejoindre les enfants, où toute fière, elle trônait, tout sourire, avec sa petite pomme ridée supplantant d'au moins trois bon centimètres la cadette de nos invités, qui n'avait que trois ans.
Après ces entre-faits au manque péripétique réconfortant, nous nageons toujours dans le bonheur mais en direction de la dadamobile, alors que nous laissons familles et amis à leur flottille de taxis ; et nous recalèchons un coup, pour enfin nous rendre sur les lieux de la réception proprement dite. Ce qui aurait pu être la salle polyvalente du Drancy, derrière le Cora, pour peu que je ne fût né 'Z'y va' et banlieusard ; mais qui, comme j'ai de l'éducation et que ma chérie a des sous, se trouvait être un endroit remarquablement charmant et d'un goût sûr qui s'appelle The Orangery. Là, nous attendaient à boire, une finale de coupe du monde de rugby (si si), de la danse jusqu'à pas d'heure, un groupe, plein de jolies fleurs et bien évidemment, et plus essentiellement, le BANQUET ! Parce qu'il ne faut pas déconner, il n'était pas loin de trois heures et il commençait à faire faim.


Á suivre...


Monsieur et Madame Jeffw...(III)... 2





Épisode III : La Détente Des Deuth. - Part 2 -

Je tiens d'ors et déjà à vous présenter mes plus humbles excuses, à vous, mes très chers lecteurs, quant au récit de la suite des événements, car, pour une raison qui m'échappe, mes souvenirs vont s'amenuisant au fur et à mesure que la journée s'écoule dans ma mémoire... Une amnésie que je mets, bien sûr, sur le compte de l'émotion. Oui. Voilà, ça devait être ça, l'émotion... Bizarrement, ma femme a également fini très très émue...

En résumé, tout a été gravement merveilleux et nous n'aurions pas pu friser plus la perfection sans l'appeler crépue. De l'accueil au champagne et petits fours jusqu'au café et petits fours... encore, mais pas les mêmes. Le repas à la française dans les normes, avec l'entrée (on va y revenir), le plat de poisson, le plat de viande (ballotine de caille), le plat haut de fromages, la pièce montée (vous aurez remarqué, le dessert APRÈS le fromage, parce que seulement l'un de nous deux est vaguement britannique, chez qui c'est l'inverse, et que l'autre n'est pas un barbare) et enfin le café/porto/buffet de desserts/petits fours (encore ?!)/alcools variés, le tout arrosé au Chablis et au Château-Neuf, comme il se doit, enfin sauf les alcools variés de la fin, faut pas mélanger, c'est mal, c'est pécher...
Le tout était délicieux. Les français ne se sont pas plaint (Alleluyah !) et les Grands-Bretons n'avaient jamais aussi bien mangé (rien d'étonnant ici, il s'agissait de vrais aliments et il n'y avait pas de frites grasses et molles...).

Il faut dire que nous avions à notre disposition une arme secrète autant que chinoise, qui, si il s'était surnommé Norris, aurait sûrement prêter à rire, dans ces contrées où Steven Seagall est vénéré tel un dieu des implants capillaires improbables et triangulaires et des catogans ridicules, par des quinquagénaires empattés au goût prononcé pour les pyjamas noirs et satinés, qui ne font même plus leurs propres cascades, car, notre arme secrète se prénommait Cheuk... On notera au passage une intéressante francisation de l'orthographe de son prénom, qui aide grandement à la prononciation et qui se trouve être la façon dont ils l'épellent à Hong Kong, d'où il est originaire. Cheuk, donc, était notre chef. Et un bon chef il était ; une grande partie de sa formation de jeune marmiton ayant pris place dans un restaurant arborant fièrement l'un de ces astres pneumatique tant convoité par tous les bistrotiers et autres propriétaires d'estaminets à manger, qui, pour peu que la personne en question ait vraiment travaillé en cuisine et pas nettoyé les vitres, est, en soi, un gage de compétence professionnelle et souvent de qualité. Cheuk, le chef chef du meilleur établissement gargotier des environs et qui était revenu spécialement cuisiner pour notre mariage, voilà, lui. Cheuk. Tout cela est bel et bon... mais maintenant voyons ce qui arrive quand on demande à un chef hong-kongais, versé dans les arts culinaires français, de préparer une spécialité traditionnelle galloise... Une surprise pour tout le monde, voilà ce qui arrive, et là je dis bien tout le monde, toutes origines confondues, à part peut-être, et bien évidemment, pour Cheuk...

Notre entrée (je vous avais dit qu'on y reviendrait) devait être du Cawl (prononcer [a-ve-k-di-phi-ku-l-té]), ce qui veut en fait dire soupe en gallois, et qui est une sorte de bouillon de pot-au-feu aux morceaux de légumes variés et à l'agneau, servi traditionnellement avec du pain de type rural et robuste, du beurre de type salé et du cheddar à faire fondre dedans. C'est bon, c'est chaud, ça tient au corps et faut quand même pas oublier que nous sommes en Octobre. Donc, partant du principe que tout n'est qu'une question de présentation, voilà l'idée que nous avions soumis à notre chef ; peut-être qu'en réduisant les portions, avec un pain frais maison, une vaisselle jolie, il y avait sûrement moyen d'obtenir un plat qui n'aurait pas démérité les faveurs du bibendum atlassier. Que n'avions-nous pas sous-estimé l'imagination de notre Trois-Gros de l'orient venu ?!
Je vais vous rassurer tout de suite, le résultat n'était pas raté, du tout. C'était même plutôt bon. Mais le mot 'surprenant' vient quand même facilement à l'esprit, et comme cullinairement, ce fût la seule chose qui fît lever un sourcil interrogateur plus qu'appréciateur, je me tenais d'en parler. Notre Vatel asiatique, qui attendait sûrement de nous faire marrer, avait donc préparé le Cawl, une centaine de petits pains ronds frais et, d'un coup d'un seul, eut l'idée de génie de les servir l'un dans l'autre, où plus précisément la soupe dans les petits pains évidés dans ce but... Les lois de la physique les plus basiques devaient lui être bien étrangères à notre petit shaolin des fourneaux, car ce qui devait arriver, arriva : nous nous sommes tous retrouvés avec, devant nous, une sorte de sandwich mou à la soupe sèche, joliment présenté dans un petit bol blanc. Et oui, bien évidemment, le pain avait bu tout le bouillon avant que nous puissions y tremper nos lèvres avides, ne laissant que les cubes de tubercules divers, les bouts d'agneau et deux ou trois carrés de fromage finissant de fondre gentiment dans cette coquille de pain, qui bien qu'imbibée, gardait encore la blondeur des blés. La tribu galloise n'y a pas reconnu son plat national, le contingent français, ne sachant pas à quoi s'attendre, a juste pensé qu'ils étaient fous ces gallois et les anglais de toutes façons bouffent n'importe quoi, comme les rares américains présents, qui feraient mieux de ne pas trop la ramener quand il est question de nourriture. Quant à nous deux, nous pouffions, sottement, amusés par à peu près tout ce qui nous entourait et bien trop heureux pour s'inquiéter de choses aussi futiles que la politique d'import-export togolaise, la guerre en Irak ou la situation soupière en Galloisie rurale de l'ouest... Nous dégustions notre consommé lyophiliser mono-croutonesque tel le nectar des Dieux, le tout sans cuillère et, en ce qui me concerne, à la main.

Si ce n'est pour le cawl aux vertus hilarantes, le repas se déroula donc sans histoire, agrémenté même des discours traditionnels pour ce genre de circonstances (vous voyez, très "4 mariages..."), qui furent tous aussi bien qu'ils étaient improvisés, apparemment plus d'un mois et demi pour rédiger cinq lignes ce n'est assez ni pour le marié, la mariée ou le témoin... Mention spéciale tout de même pour celui de ce dernier, Barry, une vraie petite perle d'humour et d'amitié, qui n'avait peut-être comme seul défaut de ne laisser aucun mystère sur les circonstances de notre rencontre, nos mauvaises habitudes et la répétition à plus de 184 reprises du mot pub (pour tous ceux qui viennent de lire ce dernier mot dans le sens "publicité" : Perdu !!). Une mention particulière, également, pour le mini-discours surprise de mon papa à moi, chef-d'œuvre de brièveté... I, too, had a dream Dad and it also came true.

Et ensuite... Et bien ensuite, il ne nous restait plus qu'à faire la fête ! La plus grande et la plus belle fête que nous ayons jamais eu, entourés de tous ceux que nous aimons, avec une piste de danse et surtout, deux bars !
Enfin bien sûr, après une toute petite formalité... Le rugby !

Afin d'éviter une hémorragie d'invités, épanchée seulement par les troquets avoisinants, diffusant le match, nous nous devions d'avoir une télé dans un coin... et pour être complètement honnête, nous mourions tout deux d'envie de regarder la finale (et oui, elle est galloise, ils ont ça dans le sang que voulez-vous...). Cet habile stratagème permettait également aux musiciens de s'installer discrètement, nous avions vraiment pensé à tout (mouarf !)... Sauf peut-être aux invités du soir, qui arrivaient en même temps, donc, en bon hôte, je sacrifiais mon amour du rugby, pour pouvoir dire 'Bonjour, content que vous ayez pu venir' à la porte... et éventuellement aux invités quand j'en eus fini de parler à la porte. Apparemment je n'ai pas loupé grand chose et tout c'est bien passé, l'Angleterre a perdu. Qui a gagné ? Pas sûr, mais qu'importe, l'Angleterre a perdu.

Guide du Faisage de Fête à la Galloise :

Pour cette recette vous aurez besoin de 110/120 invités, que vous aurez pris soin de bien faire mariner dans un assortiment de liqueurs précieuses et de grands crus bourgeois pendant au moins un après-midi.
Servir avec une ambiance du tonnerre et arroser régulièrement au champagne.


À Ne Pas Faire :
- Croiser Alex (dit T-Bag) trop souvent alors qu'il a décidé d'abreuver tout le monde à la Tequila.
- Reparler du match à Matthew, qui est anglais et chagrin.
- S'ennuyer.
- Essayer de faire plaisir à ma mère après plus d'une bouteille de vin, selon Miss Acrimonie mon costume n'allait pas, j'aurais quand même pu dire ça et aussi ça dans mon discours, et patati et patata et blablabli et blablabla... Aaaah les mamans, passé un certain age, on ne pas vivre avec mais... non, on ne peut vraiment pas.
- Sursauter en ouvrant la cuvette des toilettes quand un ballon gonflé à l'hélium s'en échappe (les enfants sont passés par là), ce sont des trucs à se faire pipi dessus... et puis que sont les règles d'hygiène les plus élémentaires par rapport à une bonne blague...

À Faire :
- Danser
- Chanter
- S'amuser
- Danser
- Boire... avec modération ou n'importe qui d'autre...
- Refaire le monde dans le patio/coin fumeur, le meilleur endroit avec les meilleures conversations et autres débats aux sujets variés : du film The Hulk à la montée du néo-nazisme dans les contreforts du Bas-Quercy.

À Ne Surtout Pas Manquer :
- La mariée refaisant la chorégraphie de Thriller avec robe, traine et tout le tintouin.
- Le résultat d'un croisage intensif d'Alex, avec Adeline qui chante sur scène avec le groupe et qui ne s'en rappellera pas le lendemain... Heureusement que nous avions des photos...
- La super Happy-End de type Hollywood à deux balles, avec tout le personnel de l'établissement joignant le pandémonium dans la joie et l'exubérance, tout le monde dansant et riant... et oubliant de fermer... Du coup la fête a duré deux heures de plus que prévu (héhéhé...)

Et mystérieusement, nous étions bien fatigué après tout ça, heureusement il était temps de rentrer. Alors, bras dessus, bras de dessous, une bouteille de champagne en main et un large sourire sur le visage (la gentille gérante/copine venait d'effacer mon ardoise de la journée), nous baguenaudions dans les rues plus calmes de tard dans la nuit, sur la route de notre Suite Nuptiale, sans emprunter le chemin le plus court, qui est de notoriété publique la ligne droite... mais là on ne pouvait juste plus... Un dernier Au Revoir aux quelques amis qui nous ont accompagné et qui s'apprêtent à emmener la fête ailleurs, jusqu'aux premières lueurs de l'aube, et nous montons enfin vers le septième ciel... Car soyons honnêtes, il nous restait encore une chose à consommer.
Non, pas le champagne, non.



C'était évidemment sans compter les trente minutes qu'il a fallut que je m'escrime pour l'extirper de sa robe... Sa#@%&*£~ de boutons !



mercredi 12 septembre 2007

Ma chérie est fantastique !


Et bien sur, je pourrais m'arrêter là.
Mais ce serait mal me connaître, et comme vous commencez à me connaître et que je me connais raisonnablement bien... je suis d'ailleurs probablement la personne qui se me connaît le mieux. Je me me connais depuis longtemps et ma relation avec moi-même à même atteint ce point de compréhension implicite qui fait que je n'ai pas toujours besoin de me me parler pour me me comprendre... Parfois, il m'arrive de savoir ce que je me pense sans dire un mot. Ça fait limite peur quand on y pense... Ou même quand on y pense pas, là, par exemple, je ne pensais à rien et pourtant ça me frappe...
Je continuerai donc.

Ma chérie est fantastique, disais-je donc, oui, d'accord, mais pourquoi ?, seriez-vous en droit de me demander si vous vous permettiez ce genre de privautés grossières et trou-du-cultières, ce dont je vous sais parfaitement incapables, vous qui n'avez pas l'once du quart du début de l'ombre de l'outrecuidance d'une curiosité malsaine, vous qui bénéficiez du tact et de la classe qui, si ils ne sont dus à votre stricte éducation jésuitique chez les saints-pères, ne se retrouvent que chez les nantis et les bien nés (...vous êtes beaux...). Donc pour vous éviter l'affront du déshonneur de la bassesse susmentionnée, je répondrais spontanément à la fâcheuse question en suspend, sans que personne ne la posât, à part peut-être moi-même, mais là bon, j'fais c'que j'veux, un, et de deux, j'urine à la raie des snobinards bien-pensant de tous bords qui viennent jusque dans nos textes nous inculquer leurs règles et doctrines judéo-chrétiennes oppressantes aux relents nauséeux d'une époque, dieu merci, révolue où la croix gammée était du dernier cri dans les faubourgs de Sarajevo, portée de façon primesautière sur un bras droit que l'on préférera tendu pour épaté les amis. Fasciste !... Mais je m'emporte...

Donc, ma chérie, qui est fantastique, mais est-il besoin d'encore le préciser (ne vous inquiétez pas, on va y arriver...), qu'est-ce que c'est qu'elle fait donc ?
Et bien, quand elle n'est pas occupée à me donner des peurs diarrhéiques en jouant les filles de l'air rattrapées brutalement par l'apesanteur ou à m'épouser les mois d'octobre, elle jongle avec la langue française avec une maestria à en faire pâlir les maîtres Capello, étalon et cube réunis, se prouvant ainsi être l'enfant naturelle de ce bon Jean-Baptiste Pocquémon et de feu Monsieur Devos.
Fait d'autant plus remarquable que, parmi un grand nombre de qualités, il en est une, et non des moindres, des plus surprenantes, ma chérie n'est pas française. Pas même un peu. Le français est autant sa langue maternelle que Patchouli est ma couleur préférée, c'est vous dire.
Cette semaine, donc, voilà-t-il pas qu'elle m'esbaudit encore de son génie linguistique en créant un mot nouveau, juste comme ça , telle une petite académicienne ni vieille ni décrépite et plutôt férocement sexy dans son uniforme vert, celui avec la plume là.
Ce mot, je vous l'offre, avec sa définition en cadeau-bonux, nous sommes comme ça.
Cramélisation :
Du verbe craméliser. Principe qui consiste à brûler un aliment jusqu'à lui ajouter une saveur intéressante sans toutes fois le gâcher. À ne pas confondre avec la caramélisation. La cramélisation ne nécessite pas forcement de sucre. Beaucoup d'aliments peuvent se craméliser, comme nous l'avons testé toute cette semaine pour vous ; en voici une liste non-exhaustive :
- le clafoutis
- le poisson
- le beurre
- etc...

Perso, j'aime beaucoup. Elle est belle, intelligente et elle me fait rire. Qu'a-t-elle bien pu faire de mal dans une autre vie pour s'échouer avec moi ? Allez savoir. Serais-je le plus heureux des hommes ? Rajoutez un ou deux millions ( de £ pas d'€ ) sur mon compte en banque et je vous répondrais que : oui, maintenant, là tout de suite, oui.

D'aucun pourrait croire qu'il est aisé l'art du néologisme et du mot nouveau ( qui est un pléonasme et probablement une contre-pétrie* ). D'aucun est un con. Ce n'est pas facile, loin de là. Tenez, pas plus tard qu'hier, ma mère, bretonne de souche et française de nationalité, s'y est aventurée, à son corps défendant. Qu'a-t-elle prouvé ? Rien. Si ce n'est une ignorance crasse et risible pour ces sports dit extrêmes... Selon elle, mon oncle est parti faire du delta-pente.


* Cherchez pas, y'en a pas...


samedi 28 juillet 2007

Crève-Cœur



Elle se repose à coté maintenant. Elle s'est endormie paisiblement devant un vieux film d'Audrey Hepburn, ses préférés. J'entends sa respiration régulière et légère et c'est bon. J'ai toujours des flashes, des images qui me viennent, de celles qui vous empêchent de dormir la nuit, qui vous hantent quand vous laissez votre esprit vagabonder dans la mauvaise direction et qui vous envoient un long frisson glacé le long de la colonne, vous creusent l'estomac, vous bouffent la vie. Ces images, j'en ai honte, ne sont pas de guerre ou de famine, il n'y a pas d'enfants qui meurent dans ma tête... Il n'y a qu'elle. Elle est là, gisant sur le sol, immobile, une petite goutte de sang perle au coin de ses lèvres, une petite flaque rouge s'est déjà formée sur le trottoir et mon cœur n'en finit pas de s'arrêter.
Ma chérie, mon amour, ma vie... ma Geinor a eu un accident ce week-end.
Il y a des choses que je comprends mieux maintenant, la plupart sont des expressions littéraires comme la peur au ventre ou les tripes nouées, d'autre sont plus difficiles à expliquer... des certitudes qui d'un coup deviennent plus claires encore, comme : tiens ?... Je ne pourrais pas lui survivre.
J'ai vécu la minute la plus atroce de ma vie, suivie des dix plus intolérables.
Quand je me retourne pour la voir, là, par terre, inerte, presque à mes pieds, la prise de conscience est presque immédiate, je n'ai pas le temps d'en rire que mon esprit enregistre déjà les détails qui clochent, un bras à l'angle un peu curieux, une pâleur soudaine, mais putain pourquoi elle bouge pas, et puis bien sûr le sang ; le sang qui lui envahit la bouche, qui lui coule du nez goutte à goutte, mais putain de bordel de dieu pourquoi elle bouge pas ; ma rétine ne voit plus que du rouge, cette horrible couleur visqueuse qui n'a rien à faire là. J'en sens même le goût métallique dans ma bouche. Le temps s'arrête. Tout devient d'une précision de fer chauffé à blanc marquant ma mémoire de la brûlure de l'angoisse la plus profonde qui soit. Tout devient d'une confusion de chaos originel, dans un grand flou qui n'a rien d'artistique, elle éclabousse les détails trop nets. Ce grand crétin qui lui a fait un croche-patte comme ça, pour de rire, de quelle couleur était son t-shirt ?...Jaune ? Vert ?... Le cri de mouette perçant le silence soudain, déchirant mon âme, je pourrais l'oublier un jour ? Pourquoi il ferme pas sa gueule cet oiseau de merde, en bas, il y a mon monde qui s'écroule.
Tout le monde se précipite, personne ne parle à part le crétin qui balbutie d'inintelligibles excuses du genre : mais c'était pour rigoler... J'arrive même pas à lui en vouloir à l'imbécile, elle est vivante et j'avais cru la perdre, je me fous de lui, il ne m'est rien...et sur le moment il n'est qu'un satellite éloigné dans ma réalité. Elle n'a aucune réaction... oh mon dieu. Mes notions de secourisme s'envolent, je me vide de l'intérieur, mes yeux débordent. Elle a la bouche ouverte, il y a maintenant du sang partout, ses yeux sont ouverts aussi, vitreux, absents...elle n'est plus là. Elle a le visage de la mort. J'en peux plus de pleurer, une énorme boule va me faire exploser la gorge. Qu'il est horrible cet égoïsme obscène et incontrôlable des grands moment de peines. Je ne veux pas vivre sans toi.
Mon dieu non ne me laisse pas tout seul. Reste avec moi, moi, MOI...


On dit toujours une vague de panique... C'est stupide. Un raz-de-marée de panique me submerge, je tremble, mon ventre n'est plus qu'une énorme crampe, je suis un torrent de larmes. J'entends vaguement que quelqu'un a appelé un ambulance, je crois... Je caresse ses cheveux en lui tenant la tête, quelqu'un essaye de me calmer, il s'occupe d'elle aussi, il me dit que ça va aller, trois mots imbéciles qu'on répète toujours dans ces cas là, c'est creux, tout est creux sans elle... Je ne sais même pas si elle respire ? Je ne respire plus. Je ne sais pas si son cœur bat ? Le mien s'est arrêté. Dix minutes insoutenables. Nous lui parlons sans arrêt. Dix minutes interminables...
Ses yeux se ferment puis s'ouvrent lentement. Après un petit moment elle revient un peu à elle, elle dit son nom, prononce le mien. Une colline de soulagement manque de me broyer de bonheur. Rien ne peut plus stopper mes larmes. Et enfin l'ambulance arrive. Elle marche jusqu'à la portière, je la soutiens. À l'hôpital ils me font attendre dans un salle anonyme où les sièges fatigués n'ont probablement jamais connu de jours meilleurs, juste le temps qu'ils l'examinent, j'étouffe d'appréhension. Nous remplissons les quelques formulaires obligatoires communs à tous les hôpitaux du monde et après 2-3 heures je la conduis chez sa mère, à deux pas de chez nous. Elle est toujours sous le choc, il faut que nous la surveillons pendant les deux prochains jours, en cas de traumatisme, mais à part ça, ça va. Je suis toujours sous le choc, ça durera plus de deux jours je crois, mais à part ça, ça va. Elle est vivante.
En organisant notre mariage, nous recontactons plein d'amis plus ou moins perdus de vue, ça faisait trois jours que l'une d'elle essayait de nous joindre. Je profite donc que Geinor dorme un peu devant le feu de cheminée pour l'appeler sur son portable. Elle est comédienne, a beaucoup de talent, a mon âge et je l'aime beaucoup.
« - Coucou ma chérie.
- Oh Jeffw !! Alors ça va au pays des galeux ?
- Ben, ça pourrait aller mieux. Geinor vient d'avoir un accident, nous revenons juste de l'hôpital. J'ai vraiment eu très peur...
- Merde... Rien de grave ?
- Non non, ça devrait aller.
- Mais alors personne t'as dit ?...
- Non, quoi ? »
Et là elle me dit qu'il y a un an, jour pour jour, le vingt Mai, son chéri à elle, l'homme de sa vie, a eu un grave accident de voiture... J'en reste sans voix.

Maxime est mort un premier Juin. Pourtant, il faisait beau ce jour là.



mardi 15 mai 2007

Jeffw du monde...


J'ai une nouvelle meilleure amie. Elle me fait rire. Et je ne connais même pas son nom.
Je l'ai rencontrée hier alors que j'allais m'enquérir sur les différents moyens à ma disposition pour, du pays des bé-bééééééé et des poireaux, aller dire bonjour aux vahinés(
...qui a dit: « j'suis gonflé »?). Voilà. Je souhaiterais emmener ma chérie à Bora-Bora mais, comme ce n'est pas une destination très britannico-populaire, même avec tinternet je n'arrivais nulle part (justement). J'allais donc d'un pas nonchalant mais en voiture quand même, y'a dix bornes, dans l'agence à voyager la plus proche. C'est quand je poussais la porte de l'humble échoppe du deuxième plus gros vendeur de rêves aux senteurs exotiques britannique (le vendeur, pas les rêves), mes muscles saillants sous ma jolie robe bleue, celle que j'aime à porter les jeudis, celle avec le joli petit imprimé là, que je la vit pour la première fois. Dire qu'elle était d'un physique quelconque serait lui faire un compliment. La quarantaine bien marquée, un visage ridé par l'expression d'éternelle surprise du simple d'esprit, des cheveux fatigués arborant une coupe qui aurait pu être à la mode dans les années 80, du coté d'Holdrege (Nebraska), et deux longs bras maigres. Malgré tout, elle rayonnait d'expérience derrière son petit comptoir orange, effet relativement facile à obtenir quand tu es d'au moins vingt ans l'aîné(e) de n'importe lequel de tes collègues et possède une peau blafarde, parfaite pour refléter l'orange. Je m'approchais donc du laideron (à ce moment de l'histoire, ce n'est pas encore mon amie) quand elle me tint à peu près ce langage :
Hello, can I help you ?
...... je comprends votre étonnement, moi aussi j'étais surpris. Elle avait dit bonjour ?! En Grande-Bretagne ?! La proverbiale Albion ne serait-elle plus aussi perfide que l'on aime à le penser ? Hein ? Ah non, vous c'était parce que c'était en anglais... Je vois... Bien. Je vais continuer à écrire le reste de cette conversation en anglais mais grâce à l'incroyable pouvoir de mon esprit, de puissantes ondes télépathiques et une pile 1.5 volt (
ne demandez pas pour la pile), vous comprendrez tous les mots et aurez l'impression de les lire dans votre langue maternelle, du moment qu'il s'agit du français.
Donc reprenons.
Elle: Bonjour, puis-je vous aider ? Vous avez vu, ça marche. Incroyable non ?
Moi: Bonjour et bien volontiers. Je voudrais aller en Polynésie française en partant d'ici, ou de Londres si c'est plus simple. Pourriez-vous me renseigner ?
Elle: Ah ben, là, c'est qu'on va avoir un problème, parce que nous, on les fait pas les réservations de train.
...
Moi: Ça tombe bien, la Polynésie française se trouve dans le pacifique sud et je pensais plutôt à l'avion.
Elle: Ah pardon, je pensais que vous vouliez dire les Pyrénées.
Moi: Non non, la Polynésie.
Elle: Pas les Pyrénées alors ?
Moi: Non.
Elle: Ah bon.
Moi: Et oui.
Je commençais à l'aimer beaucoup, moi, cette madame. Je continuais donc dans les platitudes usuelles de ce genre de conversation avec un intérêt renouvelé et une curiosité gentiment amusée.
Où exactement ? Bora-Bora. Combien de personnes ? Pour deux. Quand ? Pas sûr.
Et nous reprenons notre tango verbal :
Elle: C'est que je ne trouve pas d'aéroport international à Bora-Bora moi.
Moi: C'est normal, il n'y en a pas. Le plus proche sera Tahiti.
Elle: Ben... Je ne trouve pas non plus... Je sais, je vais appeler les gens des avions.
Là, elle me dit que ça va peut-être prendre un peu de temps et que si j'ai quelque chose d'autre à faire, je pourrais repasser plus tard... Comment ?! Notre amitié naissante et fragile à peine éclose, et elle me rejetait déjà ? Le cœur déchiré et l'âme lourde, je me levais, prêt à regagner la rue et son anonymat, là où personne ne me fera rire pour au moins cinq minutes. Je me ressaisis soudain. Était-ce une façon de traiter une presque amie ? Non. Je me devais d'avoir confiance dans son professionnalisme et foi dans son expertise. Oui, je reviendrais plus tard. Et oui, cette femme aura toutes les réponses. Les tarifs, les vols, les dates, pourquoi on ne devrait jamais mélanger beurre et nuttela (non, on ne devrait pas, non...), l'hôtel, tout ça quoi.
Je profitais de mon temps libre pour filouter dans une agence voisine où je trouvais toutes les réponses dont j'avais besoin (mais pas celle du nuttela) en cinq minutes. Puis, n'y tenant plus, après quelques emplettes, je retournais voir mon amie qui me manquait déjà.
Elle: Ah, je n'ai pas réussi à obtenir les gens des avions mais j'ai des renseignements pour vous.
Moi: Magnifique.
Elle: Donc voilà, pour le vol, ça devrait couter 1056.64£.
Je parle ici en livres car je parle couramment livre sterling.
Moi: Mais c'est fantastique!
Elle: Oui hein ? Je pensais ça aussi.
Moi: Par personne ?
Elle: Non non, pour les deux.
Quelle n'était pas ma surprise ?! La plus proche estimation que j'avais obtenue était de 1500£ par personne (environ 15000 francs ou ????? euro... mes notions en euro sont si vagues que je n'ai même pas le symbole sur mon clavier). Quelle affaire ? Je savais que cette femme était douée !
Moi: Mais c'est vraiment extraordinaire ?!
Elle: Oui mais attention hein, c'est juste le prix du vol de Londres-Heathrow jusqu'à Haïti.
S'ensuivit une brève pause d'une surprise polie.
Moi: Vous voulez dire Tahiti.
Et là, avec un sourire imperturbable et sans aucune trace d'embarras, elle me répond :
- Pourquoi ? Il y a une différence ?

Après lui avoir brièvement expliquait que oui, une petite comme « ce n'est pas dans le même océan » ( avant que vous ne commenciez, oui, je sais que Haïti est dans la mer des Caraïbes donc techniquement pas dans l'océan Atlantique, mais elle avait déjà du mal avec des idées simples...).
Je l'assurais donc de revenir très bientôt dans sa petite boutique pour de nouveau profiter de son aimable compagnie. Et je m'en allais, béat, me sentant bien dans mes chaussettes et confortable dans ma connaissance de la géographie.
Je pense que je vais y retourner demain. Je vous dis, c'est ma nouvelle meilleure amie. Elle me fait rire...