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Les textes présentés ici sont issus de ma culture biologique. Quelques défauts et autres erreurs grammaticales, syntaxiques et/ou orthographiques peuvent, peut-être (sûrement), avoir subsisté ; que voulez-vous, les produits bio sont rarement parfaits mais n'en ont, paraît-il, que plus de saveur...

...

... et puis on se trouve les excuses qu'on peut.

Merci de votre indulgence.


And, for our English speaking friends, this way please : Jeffw's Inn

(Oh ! And this is a literary blog, by the way)


vendredi 3 septembre 2010

Chapitre I : Rallyement - Épisode 2 -



Comme à son habitude, il arborait, en plus d'un air indolent, le look qu'il avait adopté la première fois qu'il avait vu Indiana Jones, un jean et un t-shirt noir, sous une veste de la même toile de Nîmes, à la multitude de poches d'inépuisables et surprenants contenus. Une échoppe d'un spécialiste du jean jouxtait, à l'époque, le cinéma. Il portait également une robuste paire de boots renforcées, dites de travail, qui n'avaient jamais connu un jour du même nom.
Au premier abord, Auguste inspirait confiance… Mais tout le monde au Rallye savait qu'au deuxième abord, non, si on avait appris quoi que ce soit du premier abord… On le savait capable de vendre sa mère – il l'avait d'ailleurs déjà fait par deux fois dans sa carrière, fait d'autant plus remarquable qu'il était un enfant de l'assistance.

Il se dirigeait automatiquement vers ce coin du comptoir qu'il s'attribuait, et que les autres clients considéraient tacitement comme sa place, quand il s'arrêta court.
- « Bien le bonjour Balthazar, ainsi qu'à l'aimable assemblée…  », dit-il, sans quitter des yeux l'objet de son attention, « … un nouveau ? », s'enquit-il.
Il désignait un jeune homme à la vingtaine fraîche, ayant tous les attributs du philosophe débutant – les cheveux mi-longs, avec effet dans le vent inclus, l'écharpe démesurée, la chemise en soie et la veste en tweed aux coudes protégés de cuir. Il avait même fait l'effort de s'équiper du livre pseudo-intellectuel indispensable, pour toujours greffé, ouvert, dans sa main droite, et de l'air éthéré-pensif de circonstance. En un mot : un étudiant. Comble de l'offense, il occupait pour le moment cette partie du zinc qu'Auguste appelait son deuxième chez lui (ou, tous comptes faits, son premier chez lui). Comble de l'outrage, il y sirotait ce qui ressemblait fort à un latté
- « Ah, oui, autant pour moi. », Balto s'empara d'un torchon pour chasser l'importun, « Allez ouste, du vent le romano ! »
Le garçon, effarouché, s'enfuit et se réfugia à une table située derrière l'un des trois piliers carrelés de la pièce, sans trop comprendre ce qu'il lui était arrivé.
- « Un latté, sérieusement, Balto ?
- Penses-tu, c'est juste un grand-crème, mais dans un verre et avec un nom prétentieux, je peux augmenter le prix de 25%, minimum ! »
Auguste put enfin rejoindre Paco et installer son coude dans le creux du métal qu'il avait érodé à longueur d'années, son père avant lui et le père de son père avant lui... car après tout, un arbre généalogique imaginatif et toujours changeant, au gré des conversations et des circonstances, n'est-il pas le privilège de l'orphelin ?
Les deux amis se saluèrent d'une poignée de main franche et chaleureuse que seuls des hommes ayant traversé l'enfer, vu l'indicible ou bu énormément ensemble pouvaient partager.
Balto, toujours équipé de son torchon, polissait la portion du comptoir qui leur faisait face, attendant patiemment que les effusions s'achèvent.
- « Puis-je intéresser ces gentlemen avec un demi de notre toute nouvelle bière au sang de vierge ?
- J'aime bien quand il nous appelle 'jeanteulmaine', ça fait classe… même si on sent bien qu'il veut nous vendre quelque chose. », observa Paco.
- « Au sang de vierge, vraiment ? », interrogea Auguste, toujours plus pragmatique que son camarade.
- « Et bien, c'est à dire… C'est du sang de porc, évidemment, mais on m'assure que ces cochons n'ont jamais connu le coït, donc techniquement… C'est d'ailleurs ironique, vu que par chez moi nous appelons ça des cochoncetés, mais eux, non… »
Un silence à demi-consterné suivit cette déclaration.
- « C'est une idée de la brasserie pour attirer la clientèle gothique.
- Hum, passons sur l'offre de la bière au boudin ; la mienne sera une belle blonde, tavernier !
- … et comme je ne suis pas jaloux, j'aurai la même »,ajouta Paco, joyeusement.
Le barman, résigné, s'empara de deux verres étincelants et les emplit du liquide convoité.

Fidèles à leur tradition, Auguste et Paco n’échangèrent plus un mot avant que la première gorgée ne fut bue et savourée. Comme ils se connaissaient bien, ils ne parlèrent pas non plus avant que la deuxième ne soit consommée…
- « J'ai de grandes nouvelles, mon bon Paco !
- J'aimerais bien que les gens arrêtent avec mon bon Paco... », grommela l'intéressé.
- « Pardon ?
- J'aimerais bien que les gens arrêtent avec mon bon Paco. », répéta-t-il plus clairement.
- « Si il n'y a rien d'autre pour t'obliger. Votre attention tout le monde », clama Auguste, « Vous connaissez tous mon très cher ami Paco, ici présent ? Paco, dit bonjour à tout le monde. »
Paco fit un petit signe de la main.
- « Paco, donc, aimerait infiniment que l'on arrête de l'appeler mon bon, ça le froisse, et vous ne voudriez pas froisser Paco ?
- Non Auguste... », répondit tout le monde, en traînant des pieds comme des gamins pris en faute.
- « Car quand on froisse Paco, on court le risque d'être froissé soi-même, un nez cassé est si vite arrivé, à bon entendeur, merci. Voilà qui devrait faire l'affaire.
- Merci Auguste.
- Il n'y a pas de quoi mon bon Paco.
- Ben ?! Et toi ?
- Moi, c'est pas pareil. Moi, c'est affectueux. »
Paco poussa un soupir résigné, après tout les plus grandes amitiés étaient bâties de compromis.
- « Et à compromis, chose due. », marmonna Balto en essuyant ses verres, au fond du café.
Il songea soudainement qu'il ne devrait peut-être pas écouter les monologues intérieurs qui ne le regardaient pas, sous peine de gros dangers inattendus, voire mortels, qui pourraient lui tomber sur le coin de la gueule, pour cause de narrateur excédé… Il partit pour la cave, refaire son stock, en sifflotant nerveusement et en faisant très très attention dans l'escalier.
Nos deux compères en profitèrent pour re-remplir leur verre à la pompe, avant de se ré-essayer à leur conversation.
- « Je disais donc, j'ai de grandes nouvelles, Paco. C'est ce soir. C'est ce soir, ou jamais. »


4 commentaires:

  1. Hmmm... juste une question : la faute d'orthographe dans le titre c'est fait exprès pour le jeu de mot ou c'est une vraie faute?

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  2. Rhooo... Á ton avis Chrysopale ?

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  3. Tout le monde sait bien que Jeffw, pas comme les autres, ne fait des fautes d'orthographes que selon sa bonne volonté !
    Donc même les fautes dans le corps du texte, c'est humourartistique...
    Jeffw, j'aime beaucoup ton barman, dommage qu'il énerve le narrateur comme ça ^^

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  4. L'épisode 3 est-il quelque part ?

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